Footballeur, astronaute, acteur… Derrière les rêves d’ados, vers quels emplois se tournent les jeunes qui arrivent dans la vie active ? La direction statistique du ministère du Travail, la Dares, a établi le classement des professions où la part de «jeunes sortants» des études (c’est-à-dire des personnes en emploi de moins de 35 ans ayant terminé leurs études initiales depuis un à quatre ans) était la plus élevée en 2018.
Dans les cinq premiers, on retrouve les professionnels de l’action culturelle et sportive, les employés de l’hôtellerie-restauration, les ingénieurs de l’informatique, les vendeurs, et les ouvriers non qualifiés de la manutention. Ce palmarès a peu changé en dix ans : les ingénieurs informatiques, ouvriers de la manutention et employés de l’hôtellerie-restauration ont gagné des places au détriment des caissiers et employés de libre-service, des techniciens de l’informatique et des professions paramédicales.
Glissement vers le haut du niveau de recrutement
La Dares a poussé l’analyse en tenant compte du niveau d’études. Ainsi, c’est le métier d’ouvrier non qualifié de la manutention qui fait la part belle aux jeunes non diplômés. En ce qui concerne les titulaires d’un CAP ou d’un BEP, ceux-ci sont «sept fois plus présents parmi les bouchers, charcutiers, boulangers que dans l’ensemble des métiers» et «cinq fois plus souvent aides-soignants». Quant aux titulaires du bac ou du brevet professionnel, ils se retrouvent surtout parmi les professionnels de l’action culturelle, les employés et agents de maîtrise de l’hôtellerie-restauration.
L’étude souligne que «certains métiers de bac+2 – infirmiers, techniciens de l’informatique, de la banque et des assurances – glissent vers un recrutement à bac+3». Le diplôme d’infirmier, requalifié en 2009 de bac+2 à bac+3, était en 2007 le premier métier des jeunes diplômés de bac+2, il est devenu en 2018 celui des bac+3, note la Dares.
Les jeunes récemment diplômés d’un bac+5 ou plus occupent des métiers très qualifiés : ingénieurs, cadres du BTP, professionnels du droit. L’emploi dans ces métiers a accéléré «malgré la crise sanitaire»: +12% en 2020 contre +8% en 2019, notamment «chez les ingénieurs informatiques et les cadres du bâtiment, qui font partie des métiers les plus tendus sur le marché du travail», selon la Dares.