Energie, alimentation, carburants… Les prix augmentent. Pendant ce temps, « les salariés du privé attendent, après deux ans d’efforts, leur juste récompense », a reconnu Geoffroy Roux de Bézieux. Aussi, selon le président du Medef, interrogé ce lundi matin sur RTL, « beaucoup d’entreprises augmenteront les salaires » début 2022.
Bien que ce ne soit, selon lui, « pas à l’Etat de décider » d’une amélioration des revenus du travail versés par les entreprises, Geoffroy Roux de Bézieux a reconnu qu’il existe un « certain nombre de postes pas assez payés ». « Les salaires en 2020 et 2021 ont été peu augmentés » et « on a du mal à recruter », a par ailleurs expliqué le président de la première organisation patronale française, dont les entreprises adhérentes comptent plus de 9 millions de salariés.
Des négociations dans 57 branches
Secteur particulièrement touché par une pénurie de main-d’oeuvre , la restauration devrait connaître « des augmentations de salaire significatives, je pense, parce qu’il y a une négociation en cours », a-t-il indiqué. « Il y a des accords d’entreprise, il y a des négociations. Il y a, en ce moment, 57 branches qui négocient et il y aura beaucoup de négociations en début d’année (prochaine) », a prédit le président du Medef.
D’autres revenus supplémentaires devraient récompenser le travail des salariés. « Beaucoup de primes, ce qu’on a appelé la prime Macron , seront versées dans beaucoup d’entreprises », a estimé Geoffroy Roux de Bézieux. Les « très bons » résultats des entreprises en 2021 devraient « mathématiquement » faire augmenter la participation et l’intéressement, versés à 50 % des salariés français.
Sortir de « l’économie low cost »
Le président du Medef s’est par ailleurs montré critique sur la prime d’activité , une aide publique qui permet d’améliorer les revenus des bas salaires. Selon lui, ce dispositif est une « trappe à augmentation de salaires », car « à chaque fois que vous augmentez les salaires, sous forme d’heures supplémentaires ou d’augmentation (du salaire horaire), la prime diminue ». « C’est une bonne solution de court terme parce qu’elle permet de maintenir le pouvoir d’achat , mais c’est une mauvaise solution de long terme ».
Geoffroy Roux de Bézieux a également mis en cause le rôle de l’Etat dans le maintien de bas salaires, notamment dans le tertiaire. « Les appels d’offres qui sont faits par l’Etat et, il faut le dire, aussi par les grandes entreprises, sont toujours sur le prix », a-t-il regretté. Or, « les salaires dans les métiers de service sont l’essentiel du prix de revient, donc du prix final ». Il a donc estimé nécessaire de « sortir de l’économie low cost », en faisait reposer les appels d’offres sur d’autres critères que le seul prix.