Rares seront ceux qui fêteront la fin de l’année au boulot… Comme sur le télétravail , le gouvernement a choisi la méthode douce et ne compte pas interdire les pots en entreprise, mais « les moments de convivialité sont désormais largement déconseillés », ont annoncé les représentants de partenaires sociaux à l’issue d’une réunion, ce jeudi, avec la ministre du Travail, Elisabeth Borne, consacrée au Covid.
Malgré la violence de la cinquième vague, peu de normes impératives vont refaire leur apparition dans la nouvelle version du protocole sanitaire en entreprise qui devait leur être transmis dans la journée et s’appliquera à compter de ce lundi. A une exception près : la restauration collective où la distance de 2 mètres entre chaque convive va faire sa réapparition.
Il n’y avait de toute façon pas de demande du côté du patronat et des syndicats. S’ils prennent soin de s’en remettre aux autorités sanitaires et au gouvernement pour la fixation des règles, le changement de contexte est souligné par tous. « La période n’est pas la même qu’il y a quelques semaines, mais on n’est pas non plus dans la situation d’il y a un an », acquiesçait Marylise Léon de la CFDT.
« C’est très différent de l’année dernière car une large partie de la population est vaccinée et le gouvernement a la volonté d’accélérer l’accès à la troisième dose », notait à la sortie de la réunion Béatrice Clicq de Force ouvrière.
Du « cousu main »
« Aujourd’hui, on a tous les outils pour bien faire, des vaccins en quantité, des vaccinodromes, des protocoles sanitaires, des équipements sanitaires individuels et collectifs », a souligné de son côté François Asselin, le président de la CPME, plaidant pour faire « confiance aux acteurs de proximité dans les entreprises ».
Des entreprises et des situations personnelles « ne sont pas égales », a insisté son homologue du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, qui a écrit à ses adhérents en début de semaine pour leur demander de renforcer les précautions sanitaires face à la cinquième vague. « Ce qui est important, c’est de sortir des règles générales et d’aller vers le cousu main », a résumé Marylise Léon.
Tout le monde a évidemment en ligne de mire le télétravail. Les partenaires sociaux ne sont pas demandeurs du retour de la fixation d’un nombre minimum de jours pour ceux qui peuvent travailler à domicile qui n’est, en tout cas pas pour l’instant, dans le scope du gouvernement non plus.
« Il faut faire confiance au dialogue social », expliquent les signataires de l’accord national interprofessionnel sur le télétravail que seule la CGT n’a pas validé. « Il faut trouver conjointement les solutions les plus adaptées à chaque entreprise », a souligné le président de la CFTC, Cyril Chabanier.
Resserrer les boulons
Tous les comités sociaux et économiques devront être convoqués pour réexaminer la situation. Sachant qu’au-delà de la question du télétravail, il va falloir resserrer les boulons sur les conditions du travail en présentiel. « On ne va pas se mentir, on voit bien que les gens ont eu tendance à tomber un peu plus le masque qu’avant », constate un syndicaliste.
« Il faut se resensibiliser, se ressaisir pour éviter un reconfinement général évidemment », a convenu François Asselin. Cela veut dire « remettre les gestes barrières, les masques, les distances dans les lieux de travail et aérer les espaces », a listé Béatrice Clicq. « La solution, c’est d’ouvrir les fenêtres cinq minutes toutes les heures », précise Geoffroy Roux de Bézieux. Cette nécessité d’aération a fait l’objet d’un avis du Haut Conseil de santé publique.
Mais quid des capteurs de CO2 ? « Ils peuvent être utiles dans certains cas », note le ministère du Travail.