L’emploi des handicapés ne progresse pas

La perception des Français sur les bénéfices de l'intégration des handicapés en entreprise s'est nettement améliorée. C'est ce que montre le baromètre Ifop pour l'Agefiph. Leur taux d'emploi n'augmente pas pour autant depuis 2016.


Man in wheelchair working at his desk during pandemic. Businessman with disability sitting on wheelchair and wearing face mask back to work after pandemic lockdown.

Difficulté, fauteuil, exclusion… année après année, les Français conservent une perception stéréotypée du handicap. Quand elle ne penche pas vers la « commisération », a résumé ce jeudi Frédéric Dabi, directeur général opinion de l’Ifop, à l’occasion de la présentation du quatrième baromètre réalisé pour le compte de l’Agefiph, l’association chargée de soutenir l’emploi des handicapés dans le secteur privé.

Cette image se nourrit d’une « méconnaissance majeure » du sujet : moins d’un sondé sur dix sait que 80 % des handicaps sont invisibles. Et pourtant, la perception associée aux apports de l’embauche des personnes qui en souffrent s’est nettement améliorée, montrant que les choses bougent.

Des signes encourageants

L’opportunité de s’ouvrir à de nouveaux profils recueille l’assentiment de 83 % des sondés, 7 points de plus en un an. « C’est la première fois que cette réponse arrive si haut et devance la difficulté objective du fait de la nature des postes proposés », a constaté Frédéric Dabi. Le pourcentage de ceux qui y voient l’opportunité de faire progresser l’entreprise gagne 7 points, à 54 %.

Autre signe encourageant, les dirigeants et responsables de ressources humaines sondés sont toujours majoritaires à se déclarer prêts à embaucher une ou davantage de personnes handicapées (63 %). C’est 4 points de moins que ce qui ressortait dans la troisième édition du baromètre, mais cela reste massif. Au passage, la plupart d’entre eux conseillent de ne pas cacher son handicap sur son CV, lors des entretiens, ou une fois en poste. « Les entreprises se montrent assez ouvertes », en a conclu le président de l’Agefiph, Christophe Roth.

Intentions versus réalisations

Ce tableau des perceptions se retrouve-t-il dans la réalité ? « Ce n’est pas une priorité des employeurs », a relativisé le directeur général de l’association, Didier Eyssartier, avant de rappeler toute l’aide qu’elle peut apporter – de même que le FIPHFP, son pendant pour le public – pour aider les entreprises à franchir le pas. « Il reste un écart important entre bonne conscience et réalisation », a abondé le président de APF France handicap, Alain Rochon.

La hausse de 100.000 du nombre de personnes handicapées en emploi entre 2015 et 2019 ne doit pas faire oublier qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Plus de 60 % des 490.000 handicapés inscrits à Pôle emploi le sont depuis plus d’un an et la durée d’inscription ne cesse de s’allonger.

Réforme de l’OETH

Une récente étude du ministère du Travail montre que la part des handicapés dans les effectifs du privé était de 3,5 % en 2019, sans changement depuis 2016, quand la loi impose 6 % minimum. « Mon objectif est d’atteindre 4 % en trois ans », a rappelé Christophe Roth, pointant le nombre de postes disponibles accessibles, dans le transport ou le numérique notamment.

Votée en 2018 et mise en oeuvre à partir du 1er janvier 2020, la réforme de l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés (OETH) , aidera-t-elle à franchir ce cap ? Le passage de l’établissement à l’entreprise pour le décompte des effectifs concernés représentait un potentiel de 100.000 embauches supplémentaires, estimait alors l’ex-ministre du Travail, Muriel Pénicaud. Encore trop tôt pour se faire une idée, selon Didier Eyssartier.


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