Il y aura bien deux hôtes indésirables pour ce deuxième Noël placé sous le signe du Covid : le variant Delta, dominant depuis le printemps, et le variant Omicron, qui pourrait le supplanter fin janvier ou début février. Omicron est « le variant qu’on craignait », a alerté le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy ce jeudi sur BFM TV/RMC. Les nombreuses mutations de la protéine ciblée par les vaccins laissent en effet présager un affaiblissement de la protection vaccinale. Avec la perspective cauchemardesque d’une pandémie interminable.
A vrai dire, peut-être Omicron ne provoque-t-il que des cas bénins, et peut-être la réponse immunitaire des vaccins actuels est-elle suffisante pour lui barrer la route. Il est encore trop tôt pour le dire. Les trois premiers cas d’Omicron ont été identifiés en France métropolitaine ce jeudi. Il faudra attendre 10 ou 15 jours pour avoir les résultats des premières études scientifiques internationales, a expliqué le Premier ministre Jean Castex lors d’un déplacement au centre hospitalier d’Angoulême.
En attendant d’en savoir plus, « ne nous trompons pas de combat, le vrai ennemi, c’est la cinquième vague, avec Delta », a affirmé Jean-François Delfraissy. Ce jeudi, on s’est un peu approché du seuil de 2.000 malades du Covid en réanimation. Le taux d’incidence a continué à progresser après trois jours à quasiment 50.000 cas par jour. Dans les hôpitaux qui doivent également faire face à l’épidémie de bronchiolite, les plans blancs se multiplient.
Un conseil de défense sanitaire lundi
Face à cette vague, un conseil de défense sanitaire a été convoqué pour lundi, afin d’examiner si de nouvelles mesures s’imposent. Le débat sur la vaccination obligatoire devrait également monter, porté par l’Allemagne et la Commission européenne.
La stratégie actuelle a été définie le 25 novembre, quand le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé l’élargissement de la dose de rappel à tous les adultes, et son intégration au passe sanitaire à partir du 15 janvier.
En une semaine, plus de 2 millions de doses de rappel ont été administrées, portant le total à 8 millions. L’objectif de 10 millions de revaccinés à la fin de la semaine paraît réaliste.
Le Premier ministre a expliqué que 1,2 million de plus de 65 ans n’avaient pas encore reçu leur première dose. « On peut faire bouger les lignes », veut-il croire.
Premiers traitements oraux
Les autorités sanitaires misent également sur les gestes et mesures barrière – aérer les pièces toutes les heures, porter le masque en intérieur. Pour Jean-François Delfraissy, réduire de 20 % nos contacts suffirait à éviter l’engorgement du système de santé. « Noël n’est pas en danger si nous faisons tous attention », a-t-il déclaré.
Enfin, les premiers traitements oraux distribués en pharmacie arrivent. Le Molnupiravir de Merck est disponible depuis ce jeudi, sur ordonnance et à condition de se le faire prescrire deux ou trois jours après la survenue de l’infection. Ce médicament réservé aux patients à risque réduirait le potentiel de forme grave de 40 %. Le gouvernement discute également avec Pfizer en vue de l’achat éventuel de boîtes d’un autre traitement oral, le Paxlovid, pour janvier.