Le sujet anime le débat public. Si le recul de l’âge de départ en retraite paraît inévitable pour équilibrer les finances des régimes de retraite, les Français souhaitent toujours profiter le plus possible de leur temps libre. Selon une étude publiée mercredi par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques des ministères sociaux (Drees), l’âge idéal de départ à la retraite s’établit à 61 ans pour les nouveaux inactifs.
C’est plus tôt que l’âge moyen de départ à la retraite, fixé à 62 ans et 2 mois en 2019, selon une précédente étude de la Drees, publiée en mai dernier. Mais l’idée semble se frayer un chemin. C’est « cinq mois plus tard » que ce qu’avaient répondu les participants « aux deux précédentes enquêtes de 2014 et 2017 », indique la Drees dans un communiqué. Depuis 2010 et jusqu’en 2017, la moitié des personnes interrogées considéraient par ailleurs que l’âge idéal était de 60 ans, elles ne sont plus que 40 % en 2021, soit 10 points de moins.
Pour parvenir à ce résultat, près de 5.500 personnes, parties à la retraite entre mi-2019 et mi-2020, et relevant du régime général, des régimes de la fonction publique et du régime spécial de retraite de la SNCF, ont été interrogées. L’étude a été réalisée au premier semestre 2021.
Les principaux motifs de départ cités n’ont en revanche pas changé : profiter de la retraite le plus longtemps possible (pour 81 % des personnes), avoir atteint l’âge légal minimal de départ (78 %) et bénéficier du taux plein (68 %). Les nouveaux retraités sont 65 % à déclarer être partis à l’âge qu’ils souhaitaient. Près de trois personnes sur quatre indiquent être parties « dès que cela a été possible ».
Des raisons financières majoritaires
« La moitié des personnes citent également le fait de ne plus vouloir travailler », ajoute la Drees. Les problèmes de santé (35 %) et les mauvaises conditions de travail (33 %) sont aussi évoqués comme autres motivations. « Le fait d’avoir été licencié ou mis à la retraite d’office est plus rarement mentionné (14 %) », note la Drees.
Les personnes qui prolongent leur activité au-delà de l’âge minimum possible le font très souvent pour des raisons financières. Pour augmenter leur retraite future (69 %), conserver encore quelques années leur rémunération (67 %) ou éviter une minoration de leur pension via une décote (56 %).
« Elles sont par ailleurs 67 % à mettre en avant l’intérêt porté à leur emploi ou des conditions de travail satisfaisantes », note la Drees. Les autres motifs professionnels sont plus rarement évoqués. Environ 29 % des nouveaux retraités ont prolongé leur activité pour finir un projet et seulement 22 % l’ont fait dans l’attente d’une promotion.