La cinquième vague épidémique et le nouveau variant Omicron qui se propage à vitesse V commencent à peser sur le moral des chefs d’entreprise. En décembre, le climat des affaires, calculé par l’Insee à partir de leurs réponses, se replie de 3 points. A 110, il reste cependant supérieur à son niveau d’avant la crise sanitaire (106), et a fortiori de sa moyenne de long terme (100).
C’est sans surprise dans le secteur des services que l’humeur des patrons vacille avec un indicateur qui perd 6 points et tombe à 110. La flambée des contaminations et le retour à des niveaux élevés d’hospitalisation créent un climat anxiogène. « Les soldes d’opinion sur les perspectives générales d’activité du secteur et sur l’activité prévue diminuent fortement », pointe l’Insee.
Sentiment d’incertitude
Ils restent toutefois au-dessus de leurs moyennes de longue période. Sauf dans l’hébergement-restauration et le commerce de détail, où les indicateurs se replient en dessous de 100 (respectivement 98 et 99). Alors qu’il y a quelques semaines encore ils voyaient l’avenir avec optimisme , les chefs d’entreprise s’inquiètent de l’impact du virus sur la fréquentation. Ils redoutent aussi le retour de mesures de restrictions sanitaires qui pèseraient sur leur activité et casseraient la dynamique des dernières semaines.
Pour l’instant, les patrons de l’industrie et du bâtiment se montrent nettement moins sensibles à l’apparition du nouveau variant Omicron . Dans ces domaines, le climat des affaires gagne respectivement 1 et 2 points (à 111 et 116). Dans l’industrie, les soldes d’opinion sur la production passée et future sont en hausse, après une poussée de fièvre liée aux pénuries, mais les chefs d’entreprise sont gagnés par un sentiment croissant d’incertitude.
Difficultés d’approvisionnement
« Les soldes sur le niveau des carnets de commandes globaux et étrangers se replient, après une nette hausse le mois précédent », note l’Insee. Par ailleurs, toujours confrontés à des difficultés d’approvisionnement, les industriels sont de plus en plus nombreux à vouloir répercuter la hausse des coûts de fabrication dans leurs prix.
L’indicateur Flash de la production manufacturière publié ce jeudi également par le cabinet IHS Markit illustre aussi ces difficultés et constate un « repli de la production manufacturière » pour le deuxième mois consécutif. Cela pèse sur l’activité globale de l’Hexagone.
A 55,6 points en décembre, contre 56,1 un mois plus tôt, l’indice Flash composite montre toutefois toujours une « forte expansion ». Mais « à l’heure actuelle, la croissance économique française s’appuie exclusivement sur la bonne tenue du secteur des services », souligne Joe Hayes, économiste chez IHS Markit, cité dans un communiqué. L’indice des services tombe toutefois à son plus bas niveau depuis deux mois. « Depuis le milieu de l’année 2021, la reprise du secteur touristique a contribué à soutenir la croissance du secteur des services », relève l’expert. L’émergence du variant Omicron est en train de rebattre la donne.