Emmanuel Macron envisage de nommer l’économiste Benoît Coeuré comme président de l’Autorité de la concurrence, a annoncé l’Elysée dans un communiqué. Comme l’annonçaient à la fin du mois de novembre, le quinquagénaire et ancien banquier central pourrait ainsi remplacer Isabelle de Silva, dont le mandat n’a pas été renouvelé cet automne.
Il appartient désormais à l’Assemblée nationale et au Sénat, via leurs commissions concernées, de se prononcer sur la nomination pour cinq ans de Benoît Coeuré.
Contrairement à ses prédécesseurs, Benoît Coeuré n’est pas issu du conseil d’Etat. Il n’est pas non plus passé par l’ENA, mais par Polytechnique et l’Ecole nationale de la statistique et de l’administration économique (ENSAE). Candidat favori de Bercy, il est économiste et non pas juriste.
Agé de 52 ans, il est actuellement à la tête du pôle innovation de la Banque des règlements internationaux, connue comme la « banque centrale des banques centrales ». Il y travaille notamment sur les monnaies et moyens de paiement numériques.
Des enjeux cruciaux
A quatre mois de l’élection présidentielle, plusieurs dossiers importants seront entre les mains de Benoît Coeuré si sa nomination était confirmée. Parmi eux, la fusion entre TF1 et M6, qui présente des enjeux cruciaux pour le marché de la publicité et de la production audiovisuelle, mais aussi le poids des géants de la tech comme Apple et Google, déjà condamnés à d’importantes amendes.
Depuis l’annonce surprise du non-renouvellement d’Isabelle de Silva, qui souhaitait pourtant prolonger son mandat, l’intérim est assuré par le vice-président de l’Autorité de la concurrence, Emmanuel Combe. Ce dernier ne peut toutefois pas en prendre la tête compte tenu des mandats déjà effectués dans l’institution.