C’est l’arbre qui cache la forêt. Alors que le nombre d’actifs opérant dans les activités vertes « stricto sensu » tend à diminuer, celui des personnes exerçant un « métier verdissant » augmente. Entre 2013 et 2018, l’effectif des premiers – qui visent directement à protéger l’environnement – a reculé de 4,5 % pour s’établir à 140.000 professionnels, tandis que celui des seconds – dont les «compétences évoluent pour intégrer les enjeux environnementaux»- augmentait de 0,7 % atteignant près de 3,8 millions d’actifs. Tant et si bien qu’in fine, l’emploi sur l’ensemble du secteur environnemental a crû de 1,2 % sur cette période, signale une toute récente étude du ministère de la Transition écologique .
Le secteur d’activité représente désormais un peu plus de 14 % de l’emploi en France. Ses mutations internes sont contrastées. Les métiers à finalité directement environnementale, qui visent à protéger les milieux naturels (gardes, techniciens du traitement des pollutions, etc.), ont le vent en poupe. Leurs rangs ont grossi de 8,7 % en cinq ans pour s’élever à 32.000 personnes. En revanche, les troupes mobilisées sur l’énergie et la ressource en eau, si elles restent les plus importantes (58.000 salariés), se réduisent considérablement (-12 %).
Intégrer les enjeux environnementaux
Sur le front des « métiers verdissants », c’est dans l’industrie que les recrutements ont progressé le plus vite ces dernières années : + 5,4 %. Désormais, un emploi sur cinq revêt une dimension verte plus ou moins marquée. C’est particulièrement le cas dans les activités de contrôle-qualité où la hausse atteint 17,5 %.
Dans le bâtiment, la tendance est inverse (-5,4 %), même si ce secteur demeure de très loin le plus gros pourvoyeur d’emplois verdissant avec plus d’un actif sur trois (36,8 %) amené à prendre l’environnement en considération dans son métier. Il n’en subsiste pas moins des « niches » prometteuses dans le BTP. « Les effectifs du domaine de la conception et des études progressent (+ 16.000 emplois en cinq ans), la conduite de travaux comptabilise notamment plus de 2.600 emplois en plus », détaille l’étude du ministère.
Les femmes ultraminoritaires
D’autres types d’activités se verdissent à grande vitesse. Ceux de la Recherche et développement (+ 13.000 emplois), des transports (+ 18.000 emplois) et des achats (+ 6.000) notamment, qui voient leurs effectifs augmenter.
Enfin, qu’ils soient verts ou verdissants, les métiers de l’environnement sont l’objet d’une « surreprésentation masculine » avec respectivement 82 % et 81 % d’hommes les exerçant. Jamais la part des femmes ne ressort majoritaire dans une quelconque activité verte stricto sensu. C’est dans les rangs des ingénieurs et cadres techniques de l’environnement qu’elles s’affirment le plus, y constituant 41 % des effectifs. Et il n’y a qu’un seul métier verdissant où les femmes sont majoritaires, le design industriel (53 %).