Covid, grippe, gastro : branle-bas de combat dans les hôpitaux français

En pleine vague du variant Omicron, le gouvernement place la rentrée sous haute surveillance. Selon le ministre de la Santé, janvier sera « difficile à l'hôpital », les hospitalisations pour Covid venant s'ajouter aux autres pathologies, dont les maladies hivernales comme la grippe.


Baptisée « flurona » par les Israéliens , la co-infection qui mêle simultanément la grippe ( « flu » en anglais) et le Covid-19 fait souffler un nouveau vent de panique dans les hôpitaux du monde entier devant l’afflux potentiel de malades. Actuellement, la combinaison des deux infections (et non pas la fusion – il ne s’agit pas ici d’un nouveau variant) est à l’étude afin de déterminer si elle pourrait provoquer une maladie plus grave. Des analyses et une enquête ont été lancées.

L’Organisation mondiale de la Santé rappelait en septembre dernier qu’il est en effet « possible d’attraper les deux maladies en même temps ». Ce qui fait craindre aux différents gouvernements une « twindemic », autre terme anglo-saxon pour parler d’une double épidémie qui pourrait saturer les hôpitaux de personnes atteintes des deux maladies en même temps.

Pas « de ralentissement » du variant

C’est aussi ce qui est redouté sur le territoire français. « On va passer un mois de janvier difficile à l’hôpital », a mis en garde Olivier Véran au micro de France Inter ce lundi. Disant ne pas voir pour le moment « de ralentissement » du variant Omicron, le ministre de la Santé a prédit des semaines éprouvantes pour le système hospitalier compte tenu de l’épidémie de Covid-19 et des « autres pathologies ».

« La grippe a commencé , les gastro-entérites sont là. Les autres pathologies de saison, et les personnes qui ont des maladies chroniques ont besoin d’être soignées. Sur 400.000 lits de médecine que comptent nos hôpitaux aujourd’hui, 20.000 sont déjà occupés par des patients Covid avant même l’impact de la vague Omicron », a déclaré Olivier Véran.

« Le risque encouru avec Omicron est un risque de saturation de nos hôpitaux, des lits d’hospitalisation conventionnels », a-t-il détaillé. « Omicron est moins dangereux » et « provoque moins de détresse respiratoire aiguë, et les besoins de lits en réanimation sont moins importants qu’avec les variants précédents », mais il peut provoquer « des besoins en oxygène de trois, quatre jours et donc on s’attend à un afflux de malades dans les lits d’hospitalisation conventionnelle », a souligné le ministre.

Hospitalisations « pour ou avec Covid »

A l’heure actuelle rappelle « Le Parisien », 1.500 patients diagnostiqués Covid-19 sont hospitalisés chaque jour et 300 sont admis quotidiennement en soins critiques – mais tous ne le sont pas pour le traitement du Covid . Ces statistiques regroupent aussi une part de malades infectés mais pris en charge pour une tout autre pathologie, par exemple une opération chirurgicale. Une distinction importante car la prise en charge hospitalière n’est pas la même, ils ne représentent donc pas tous une « surcharge » sur le système de santé.

L’absence de données précises quant aux patients hospitalisés « pour Covid » et ceux « avec Covid » rend tout bilan précis impossible. Contactée par le quotidien, Santé publique France a assuré qu’elles apparaîtront « prochainement » dans ses points épidémiologiques hebdomadaires et en open data.


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