En 2020, en pleine année de confinement , les entreprises ont déposé plus de 402.000 offres d’emploi dans l’économie verte auprès de Pôle emploi. Cela représente 17,5 % de l’ensemble des offres, selon une étude publiée cette semaine par le ministère de la Transition écologique.
Une offre sur six concerne donc désormais les métiers « verts » – ceux qui ont « une finalité environnementale » comme les métiers de l’assainissement ou des déchets – et les métiers « verdissants » – une catégorie bien plus vaste qui englobe les métiers « dont les compétences évoluent pour intégrer les enjeux environnementaux », allant de l’ingénierie en agriculture à l’animation de loisirs en passant par la maçonnerie. En 2013, ils ne touchaient qu’une offre sur huit.
La répartition reste toutefois très inégale. Près de la moitié des offres (48 %) ont été faites par des entreprises du bâtiment qui sont d’abord à la recherche d’ouvriers dans la construction, la rénovation et la maçonnerie. Ils sont suivis par les métiers du transport (et quasi exclusivement de la conduite), qui ont représenté 21 % des propositions d’emplois dans l’économie verte déposées l’an dernier.
Contrats d’insertion
Mais les métiers verts, directement en lien avec l’environnement comme le nettoyage des espaces urbains ou l’entretien des espaces naturels, restent plus précaires que les autres. Plus de 50 % des offres étaient des contrats à durée déterminée, contre 36 % pour l’ensemble des métiers. Les auteurs de l’étude soulignent qu’il s’agit notamment de contrats d’insertion destinés aux chômeurs qui rencontrent des difficultés sociales et professionnelles particulières, et sont recrutés par une entreprise d’insertion, une association intermédiaire ou un chantier d’insertion.
Sur l’ensemble des métiers de l’économie verte , le travail intérimaire est également surreprésenté : il compte pour 26 % contre 16 % pour la totalité des offres d’emploi déposées à Pôle emploi. Ils sont « fréquents » dans le bâtiment, l’installation en froid ou encore l’intervention technique en laboratoire d’analyse industrielle.
Enfin, le niveau de qualification diffère encore fortement au sein de l’économie verte. Les profils les plus demandés pour les métiers verts liés aux déchets ou au nettoyage extérieur sont des employés non qualifiés et des manoeuvres, alors que le bâtiment a d’abord recherché des ouvriers spécialisés ou qualifiés.
Reste que ce portrait statistique a ses limites. La liste des métiers de l’économie verte n’est pas exhaustive, souligne le ministère de la Transition écologique. Dans l’agriculture, par exemple, les exploitants en bio ne sont pas pris en compte. « L’identification des professions verdissantes est complexe », pointent ses services, ajoutant que « le nombre d’emplois correspondant est vraisemblablement sous-estimé ».