Affaire Orpea : les Ehpad renvoient la balle aux pouvoirs publics

La direction du groupe d'Ehpad privés Orpea est convoquée par la ministre déléguée à l'Autonomie Brigitte Bourguignon, suite aux révélations chocs du livre « Les Fossoyeurs ». Le secteur réclame plus de contrôles inopinés, pointant les défaillances des autorités sanitaires.


Resident de l'EHPAD " Maison Ferrari " marchant avec un avec un deambulateur

Va-t-on avoir des « éclaircissements » sur les « pratiques » et « dysfonctionnements » ayant cours au sein d’Orpea ? Le patron du groupe d’Ehpad privés à but lucratif est convoqué chez la ministre déléguée à l’Autonomie, Brigitte Bourguignon , « sur demande d’Olivier Véran », son ministre de tutelle. Il devra répondre aux terribles accusations portées par le journaliste Victor Castanet dans son livre-enquête, « Les Fossoyeurs ».

Maltraitance jusque dans les établissements de prestige, système de marges arrières sur les financements publics, gestion du personnel digne d’un roman de Zola, intimidation et corruption… Le fleuron français, leader européen de la maison de retraite, est sur la sellette.

Cycle d’auditions à l’Assemblée nationale

Mais les trois inventeurs du « système Orpéa » brillent par leur absence : le fondateur, le docteur Marian, a vendu ses actions pour 456 millions d’euros il y a un an, suivi quelques mois plus tard par le « cost-killer » Jean-Claude Brdenk. Puis dimanche soir, le directeur général, Yves Le Masne, a été limogé .

Il revient donc au président du conseil d’administration Philippe Charrier, propulsé PDG, et au directeur France, Jean-Christophe Romersi, de s’expliquer. Le groupe a lancé deux enquêtes internes. Pour l’instant, le gouvernement fait preuve de retenue. Brigitte Bourguignon a demandé à l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France une enquête flash sur l’Ehpad Bords de Seine de Neuilly. Elle pourrait annoncer une enquête de l’Inspection générale des affaires sociales plus large ce mardi.

« Il faut circonscrire le problème, définir ce qui relève de la maltraitance, de la malhonnêteté et prendre en compte les perspectives données au secteur avec la création de la cinquième branche », explique-t-on au ministère de la Santé. A vrai dire, la faillite morale d’Orpea est aussi celle des autorités de tutelle qui n’ont pas su prévenir et détecter les dysfonctionnements.

Alors que les politiques commencent à se saisir de l’affaire – les députés de la commission des Affaires sociales lancent un cycle d’auditions -, les entreprises du secteur commercial savent qu’elles risquent de payer pour Orpea si elles ne se montrent pas exemplaires. Mais elles renvoient aussi les autorités sanitaires à leurs responsabilités.

Plus de contrôles demandés

« Cette crise met en avant la nécessité de revoir urgemment les systèmes de contrôle et d’évaluation de la qualité en Ehpad », a déclaré Florence Arnaiz-Maumé, la déléguée générale du Synerpa, l’organisation patronale des Ehpad privés à but non lucratif, lors d’une conférence de presse lundi. « Le cadre légal des contrôles existe. Ils doivent à présent être systématiquement mis en oeuvre et leurs résultats doivent être mutualisés », affirme le Synerpa dans un communiqué, où il « appelle donc à relancer activement la politique de contrôles inopinés des agences régionales de santé et des conseils départementaux ».

Le syndicat demande également une vraie certification des Ehpad par la Haute Autorité de santé, comme pour les cliniques. Actuellement, « ce sont les établissements eux-mêmes qui rémunèrent un cabinet d’audit pour les évaluer, et les résultats sont transmis à l’agence régionale de santé et aux départements », a expliqué Florence Arnaiz-Maumé.


myspotvip

Lorsque vous vous inscrivez et vous recevrez les meilleures offres de MySpotVip et vous recevrez également un guide d'ÉPARGNE.
Préparez-vous pour les offres VIP les plus exclusives et uniques!