Pôle emploi relativise les conséquences des tensions de recrutement

Entre 255.000 et 390.000 recrutements ont été abandonnés en 2021 faute de candidats adéquats, selon une étude de Pôle emploi. La fourchette est en légère hausse par rapport à 2018, mais reste « modeste » eu égard au niveau de l'emploi, assure l'opérateur public.


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Conséquence du dynamisme économique, il ne se passe pas un jour ou presque sans que les difficultés de recrutements ne soient mises en avant. Le problème a pris une « dimension exacerbée », estimait Jean Castex dès le mois de septembre, en même temps qu’il annonçait un plan compétences pour apaiser les tensions .

Publiée ce jeudi dans la foulée de celle de l’Insee, la note de conjoncture de la Banque de France y voit le frein principal à la croissance potentielle de l’économie tricolore. Pour combien de postes non pourvus in fine l’année dernière ? Entre 255.000 et 390.000, selon une étude de Pôle emploi dévoilée aussi ce jeudi qui, malgré ce que la fourchette laisse croire, relativise les conséquences du problème.

L’étude ne nie pas le regain de tensions dont fait état plus d’une entreprise sur deux cherchant à recruter, selon les différents sondages. Rotation de main-d’oeuvre élevée, conditions de travail ou localisations proposées, forte spécificité du poste : les causes sont diverses, peuvent s’accumuler et vont de pair avec la reprise en fanfare des embauches depuis la fin du troisième confinement en mai.

Sauf qu’entre perception et conséquences pour le marché du travail, il y a un très gros écart, montre l’étude de Pôle emploi. Pour cela, l’opérateur public a extrapolé à l’ensemble des recrutements réalisés en 2021 ce qu’il a constaté sur les offres traitées au troisième trimestre.

La méthode soulève quelques réserves, ne serait-ce que parce que ces trois mois ne sont pas représentatifs de l’année entière, a précisé son directeur des études et de la performance, Stéphane Ducatez. Elle n’en permet pas moins de rationaliser le débat.

Il en ressort que sur les 9 millions de recrutements de plus d’un mois l’année dernière (sur 44 millions d’embauches au total), entre 255.000 et 390.000 ont été abandonnés faute de candidats adéquats, dont six sur dix concernant des contrats durables (CDD de plus de six mois ou CDI). Pour rappel, en 2018, l’étude précédente avait fait ressortir une fourchette de 210.000 à 350.000, alimentant le chiffre de 300.000 qui circule depuis.

La fourchette actualisée des abandons pour 2021 représente de 1 à 1,6 % de l’emploi salarié total. Certains secteurs – comme la construction – sont plus concernés que d’autres – l’industrie. Les entreprises de moins de 10 salariés le sont aussi plus que les autres.

Conséquences « modestes »

Traduction en équivalents temps plein, ce sont de 185.000 à 273.000 postes qui ont manqué à l’appel, versus 145.000 à 240.000 il y a quatre ans. Dans les deux cas, l’aggravation est d’environ 40.000. Conclusion de Stéphane Ducatez : les abandons de recrutement faute de candidats sont un peu plus élevés qu’en 2018 mais restent « modestes » eu égard au volume des embauches.

L’étude recèle un autre enseignement majeur si l’on s’intéresse aux autres embauches, celles qui sont allées au bout : un peu moins de neuf sur dix ont abouti parmi celles que Pôle emploi a clôturées au troisième trimestre, soit la très grande majorité.

Changement de comportement

Le délai séparant le début de la recherche de la signature du contrat s’est raccourci : moins de 92 jours dans les trois quarts des cas, contre moins de 105 jours en 2018. Qui plus est, les processus de recrutement ont évolué, même s’il est impossible d’établir une comparaison chiffrée avec l’étude précédente.

Ainsi, les deux tiers des établissements passés par Pôle emploi disent avoir élargi leur recherche à des profils de candidats différents, en réduisant l’accent mis sur l’expérience ou la formation. Un tiers a augmenté la rémunération proposée, un tiers aussi a proposé de meilleures conditions de travail.

« De nos échanges avec les entreprises il ressort bien que sur ces sujets les choses bougent », confirme la directrice de services aux entreprises de l’opérateur, Catherine Poux. Le témoignage n’est pas anodin au moment où les négociations de branches battent leur plein sur fond de fortes revendications syndicales pour le maintien du pouvoir d’achat.


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