La semaine dernière, Olivier Véran a annoncé que le passe vaccinal et le masque en intérieur pourraient être supprimés dès la mi-mars si la situation épidémique et hospitalière s’améliorait. Ce mardi, le ministre de la Santé a précisé son propos face aux sénateurs de la commission des Affaires sociales, dans le cadre de la mission sur l’adéquation du passe vaccinal à l’évolution de l’épidémie, et a signalé qu’il était confiant sur l’atteinte des objectifs.
Il faudrait d’abord que le nombre de lits Covid en soins critiques retombe de plus de 2.900 aujourd’hui, soit plus de la moitié de la capacité ordinaire, à 1.500, ce qui permettrait « un fonctionnement normal » de l’hôpital. C’est la préconisation du conseil scientifique. « A ce rythme, nous y serons d’ici deux à trois semaines », a expliqué Olivier Véran – donc à la mi-mars.
Baisse du R, incidence réduite…
Deuxième critère, il faudra que le facteur de reproduction du virus (R) « reste durablement inférieur à 1 ». Ce facteur indique le nombre de personnes que chaque patient contagieux infecte en moyenne. Depuis plusieurs semaines, il est repassé sous ce seuil critique à partir duquel l’épidémie croît. Il est même tombé à 0,63, comme le résultat obtenu avec le premier confinement en 2020.
Cette baisse du R irait de pair avec une incidence réduite « entre 300 et 500 » cas par semaine pour 100.000 habitants. Elle est de 884 actuellement, après avoir atteint des niveaux stratosphériques (3.800 au 24 janvier). Là aussi, le ministre a bon espoir d’y parvenir « dans deux à trois semaines maximum ».
10 % de la mortalité routière annuelle
Enfin, Olivier Véran a souligné qu’avec 290 décès du Covid enregistrés lundi, on ne peut pas faire comme si tout était fini. « C’est 10 % de la mortalité routière annuelle ! » s’est-il exclamé, et pourtant « ça ne paraît plus central ». De même, par la suite, à propos du faible taux de vaccination des enfants, il s’est indigné : « Dans quel autre contexte accepterait-on que 500 enfants à l’hôpital, ce ne soit pas grave ? »
En revanche, le ministre de la Santé a estimé que le sous-variant viral BA2, qui est « un siamois » d’Omicron dans sa version initiale, n’était pas un danger. « Les scientifiques considèrent qu’il n’y a pas de risque qu’il y ait un rebond épidémique », a-t-il dit. Plus transmissible que le variant dont il est issu, BA2 représenterait actuellement 50 % des nouvelles infections en France.
Un « palier » pour supprimer le masque
La semaine prochaine, a ajouté le ministre, le Conseil de défense sanitaire devra se prononcer sur la marche à suivre pour supprimer l’obligation de port du masque. L’étape du 28 février est déjà balisée – elle ne concernera que les lieux par ailleurs soumis au passe vaccinal. Mais à la mi-mars, en supposant qu’il n’y ait plus de passe vaccinal, pourra-t-on enlever le masque partout ?
Olivier Véran a évoqué la possibilité de le conserver « en discothèque et dans les bars dansants », voire de « le maintenir dans les grands événements en intérieur avec beaucoup de brassage ». Il a aussi évoqué « un palier » pour les transports en commun. A l’inverse, il a estimé qu’il serait « compliqué » de continuer à imposer le masque aux enfants à l’école si les adultes n’en portaient plus au travail.