L’assurance-chômage de retour dans le vert cette année

Conséquence du spectaculaire redressement du marché de l'emploi, l'Unédic prévoit de dégager près de 12 milliards d'excédents d'ici à 2024. De quoi enclencher la diminution de la dette, qui reste très élevée.


Publiée jeudi au premier jour de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la prévision financière de l’Unédic à moyen terme ne convaincra peut-être que les optimistes, l’économie naviguant désormais dans une zone d’incertitude totale. Elle n’en traduit pas moins un spectaculaire redressement, très loin de ce qui était imaginé il y a un an, et encore plus important qu’anticipé il y a quatre mois .

« Le retour à des excédents est confirmé en 2022, accompagné d’un début de trajectoire de désendettement relativement conséquent », a souligné sa présidente (CFDT), Patricia Ferrand, lors d’un point de presse tenu à l’issue d’un bureau de l’association paritaire qui gère le régime d’assurance chômage.

Conséquence d’une conjoncture bien meilleure qu’anticipé depuis l’été dernier et très fortement créatrice d’emplois , conjuguée avec les effets de la réforme de l’assurance chômage, l’Unédic prévoit de dégager un excédent de 2,2 milliards cette année, contre une perte de 9,3 milliards en 2021, soit 700 millions de plus qu’estimé fin octobre. Il passerait ensuite à 4,1 puis 5,4 milliards les deux années suivantes.

Cette évolution est le fruit de la hausse de l’emploi affilié à l’assurance chômage, repassé au-delà de 20 millions, même si l’Unédic estime qu’il va atteindre un plateau compte tenu du rattrapage de productivité qui guette l’économie française. Et en conséquence, de la baisse du chômage, le nombre de personnes indemnisées étant attendu aux alentours de 2,4 millions.

Tout cela se traduit d’abord par une hausse des recettes, les cotisations d’assurance chômage étant portées par le dynamisme de la masse salariale en volume mais aussi du revenu moyen sous l’effet de l’inflation et des montées de qualifications, a précisé le directeur général de l’Unédic, Christophe Valentie. Précisément, l’Unédic en attend 41,7 milliards en 2022, près de 6 % de plus en un an, puis 42,7 et 43,7 milliards en 2023 et 2024.

Régime cyclique

Côté dépenses d’allocations, après deux années exceptionnelles dues à l’activité partielle et aux différentes prolongations de droits, « nous revenons à la trajectoire prévue avant la crise », a-t-il ajouté. La décrue est notable : 33,2 milliards cette année, contre 38,4 milliards l’an passé. Elle va se poursuivre les deux suivantes (32,2 et 31,9 milliards respectivement), mais de manière « moins rapide […] sous l’effet de la poursuite de l’amélioration de la conjoncture sur le marché du travail et de la montée en charge des nouvelles règles d’indemnisation », anticipe l’Unédic.

Pour Patricia Ferrand, ces chiffres illustrent parfaitement le caractère cyclique et extrêmement réactif à la situation économique du régime d’assurance chômage : capable d’encaisser des chocs importants en période difficile, mais aussi de dégager rapidement des excédents dès que la situation s’améliore.

Dette Covid

Sauf que tout cela se paie par un endettement record, alourdi de 20 milliards avec la crise. A près de 37 milliards avant 2020, la dette du régime a grimpé à 64 milliards en fin d’année dernière. Le retour des excédents permet d’envisager qu’elle diminue, légèrement, cette année pour atteindre près de 61,7 milliards, puis 52,2 milliards fin 2024.


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