Guerre en Ukraine oblige, Emmanuel Macron s’est contenté d’un passage beaucoup plus bref que d’habitude au Salon de l’agriculture ce samedi. Pendant une vingtaine de minutes le chef de l’État a notamment abordé les effets des sanctions occidentales pour la filière. Il a ainsi donné les premiers détails du plan de résilience chargé de «sécuriser pour nos filières, nos intrants, ensuite pour essayer au maximum de bâtir des boucliers en termes de coûts aux niveaux national et européen».
À ses côtés, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a estimé auprès de journalistes que la crise russo-ukrainienne, si grave soit-elle, n’entraînait pas un risque «de pénurie» alimentaire pour la France, mais plutôt une inquiétude sur les prix de l’énergie (y compris le gaz qui sert à fabriquer les engrais), des céréales et huiles végétales qui nourrissent le bétail. Les coûts de production des agriculteurs, surtout les éleveurs, avaient déjà flambé en 2021. Ce qui rendait déjà difficiles les négociations commerciales en cours entre les supermarchés et leurs fournisseurs de l’agroalimentaire, qui déterminent le prix des produits mis en rayon pendant l’année et, in fine, le revenu des agriculteurs.
L’invasion russe en Ukraine bouleverse l’agenda
Rendez-vous incontournable d’une campagne présidentielle, le Salon de l’agriculture était envisagé comme l’une des rampes de lancement possibles de la candidature d’Emmanuel Macron, qui n’a toujours pas officiellement annoncé son intention de briguer un nouveau mandat à l’Élysée. Mais l’invasion russe en Ukraine a bouleversé l’agenda du président, qui consacre tout son temps à cette crise internationale aux ramifications multiples. «Dans le contexte actuel, le président de la République a néanmoins tenu à être aux côtés des agriculteurs et respecter cette tradition républicaine en ouvrant le salon de l’agriculture», souligne l’Élysée.
Les candidats déclarés ont pour la plupart annoncé leur venue au Salon la semaine prochaine. Mais l’écologiste Yannick Jadot, par ailleurs eurodéputé, a dû décaler son passage de mardi à jeudi, là aussi en raison de la crise en Ukraine.