Egalité hommes-femmes : pourquoi les écarts de salaires restent importants

Orientation durant les études, prise en charge des enfants, poids du temps partiel ou encore ségrégation de genre : les hommes gagnaient 22,3 % de plus en moyenne que les femmes en 2019. L'écart ne s'est réduit que de 5,1 points depuis 1995.


Business colleagues sitting at conference table seen through glass wall. Multi-ethnic coworkers are discussing in board room at office. They are planning strategy.

Meilleures à l’école, plus diplômées, presque aussi actives que les hommes et bien plus nombreuses à occuper des emplois de cadre. Et pourtant, toujours moins payées. Cinq ans après le précédent opus, l’édition 2022 du dossier de l’Insee consacré aux inégalités entre hommes et femmes, analysées sous toutes leurs coutures, montre le chemin qui reste à parcourir sur le plan des rémunérations.

« La décrue des inégalités est lente », a souligné ce jeudi devant la presse la cheffe de l’unité démographie et social de l’institut statistique, Sylvie Le Minez, pointant deux causes importantes : le poids des normes sociales et la conciliation entre vie professionnelle et familiale.

Les chiffres sont sans appel, et prennent un relief particulier en cette saison de publication par les entreprises de leur index d’égalité censé corriger le tir : entre 1995 et 2019, l’écart de revenu salarial entre femmes et hommes s’est réduit de 5,1 points seulement, pour atteindre 22,3 %. On peut toutefois noter une certaine accélération puisque 2 points ont été gagnés depuis 2017, en deux ans donc.

En termes sonnants et trébuchants, cela donne 18.970 euros contre 24.420 par an en moyenne. Pire, la différence se creuse avec l’âge (27,2 % au-delà de 55 ans), le niveau de diplôme (30,7 % à bac+3 ou plus) ou encore avec le nombre d’enfants à charge.

Plafond de verre

Souvent pointé du doigt, le nombre d’heures travaillées par les femmes – trois fois plus à temps partiel que les hommes – explique cette différence sur la fiche de paie. Mais pour un tiers seulement. En équivalent temps plein, elle est de 16,1 % et explique donc les deux-tiers restants.

Les causes sont connues. Elles prennent leurs racines à l’école avec une orientation qui, diplôme en poche, s’effectue plutôt vers des secteurs ou des métiers, dans les domaines médico-social, médical ou des sciences humaines, moins rémunérateurs, selon l’Insee.

L’autre facteur prépondérant reste la prise en charge des enfants, les femmes étant toujours plus nombreuses que les hommes à interrompre leur activité ou à réduire leur temps de travail. Sans oublier le phénomène de « plafond de verre » : 59.950 euros contre 77.350 chez les cadres, chefs d’entreprise salariés inclus, du 9e décile.

L’Insee ne s’en tient pas là. « Une fois prises en compte ces différences de caractéristiques, il reste une partie non expliquée de l’écart, qui peut être le reflet d’une ségrégation professionnelle à un niveau plus fin que le secteur d’activité ou la catégorie socioprofessionnelle », pointe le dossier de l’Insee. Exemple dans le secteur privé où à caractéristiques comparables, l’écart en équivalent temps plein était en moyenne de 5,3 % en 2017.

Tout cela, mécaniquement, n’est pas sans conséquence sur les retraites. Du fait de leur carrière plus hachée, non seulement les femmes s’arrêtent plus tard en moyenne que les hommes, mais en plus leurs pensions étaient inférieures d’un quart en 2019 (1.272 euros contre 1.674).


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