Difficultés de recrutement : faut-il mettre Pôle emploi en concurrence?

Le Conseil d'analyse économique estime, dans une note publiée ce lundi, que les principales marges de manoeuvre pour faire baisser le chômage sont du côté des TPE et des PME. Comment ? En leur donnant accès à des prestataires privés certifiés spécialistes du recrutement.


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Et si l a poursuite de la baisse du chômage passait principalement par une politique publique centrée sur les seules TPE et PME pour les aider dans toutes les phases d’un recrutement ? C’est ce que prône le Conseil d’analyse économique, un centre de réflexion rattaché à Matignon, dans une note publiée ce lundi. Quitte, pour cela, à en passer par des prestataires privés, homologués et évalués, qui auraient accès au fichier d’inscrits de Pôle emploi, sur le modèle de ce qui a été conclu avec les agences d’intérim .

« Il n’y a pas de remise en cause de l’efficacité de Pôle emploi qui fait beaucoup pour aider les chômeurs. Mais le nombre de conseillers entreprise est relativement limité. Ils ne peuvent pas tout faire », constate François Fontaine, professeur à l’Ecole d’économie de Paris et Panthéon-Sorbonne, l’un des auteurs de la note. Pour Roland Rathelot (CREST, ENSAE et Polytechnique), second auteur, il ne s’agit pas « d’externaliser à tout va », rappelant la concurrence des sites d’offres d’emplois. « On peut faire la même chose côté employeur », ajoute-t-il.

Constatant que le marché du travail se porte aussi bien qu’avant la crise, les deux économistes affirment que la cause principale des difficultés de recrutement ne vient pas du fait que les chômeurs n’ont pas les bonnes qualifications et/ou n’habitent pas au bon endroit. De manière paradoxale, ils estiment que même dans un marché du travail idéal où les tensions seraient les mêmes quel que soit le métier ou l’endroit, le taux de chômage reculerait, mais peu, d’un point au maximum. Il était de 7,4 % de la population active fin 2021, pour rappel.

La formation des chômeurs, bien qu’utile, n’étant pas la potion magique, et la réforme de l’indemnisation chômage étant appelée à baisser en efficacité avec le temps, que reste-t-il, se demandent-ils ? Agir sur ce qu’ils appellent, côté employeur, des « problèmes d’information qui rendent les processus de recrutement longs et coûteux ». C’est là que se situent le plus de marges de manoeuvre pour faire baisser le taux de chômage, plaident-ils, sans pour autant s’avancer à chiffrer l’effet de ce qu’ils préconisent.

Certificat de compétences

D’où la recommandation d’un recours à la concurrence, selon des modalités à définir, à des prestataires privés d’aide au recrutement qui rappelle ce qui avait été expérimenté, sans grand succès, à la fin des années 2000 côté chômeurs. « A l’époque, le nombre de prestataires était limité », estime Roland Rathelot.


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