Son premier quinquennat a démarré par une grande réforme du Code du travail . Rien de tel dans le programme qu’a présenté Emmanuel Macron jeudi. Son nouveau grand chantier concernant l’emploi est celui de la prise en charge des chômeurs, avec la création de France travail. Du côté des grandes réformes sociales, celle des retraites suffira.
Pour accompagner ce chantier avorté lors de son premier quinquennat, Emmanuel Macron veut en ouvrir un autre : celui du « temps de travail tout au long de sa vie ». Il veut « proposer aux Françaises et Français » de mieux l’organiser. Sa solution : le « compte épargne temps universel ». « C’est vraiment une réforme très importante parce que je veux qu’elle soit portable, monétisable et universelle », a-t-il insisté.
« Enorme injustice »
Entré dans l’arsenal de gestion du temps de travail à la faveur des 35 heures, le compte épargne temps (CET) a vu s’étendre progressivement son champ d’action. Aujourd’hui, outre les RTT, il permet au salarié de capitaliser certains jours de congé mais aussi certaines rémunérations (primes d’ancienneté ou treizième mois). A condition qu’il en existe un dans l’entreprise, car cette création est facultative et nombre d’entreprises y sont très réticentes.
« Beaucoup de gens aujourd’hui, quand ils changent d’entreprise, quand ils changent de carrière, sont obligés d’abandonner leur compte épargne temps qu’ils avaient accumulé parce qu’il n’est pas portable », a insisté Emmanuel Macron, qualifiant cela d’« énorme injustice ». Le président-candidat a également souhaité que le CET « soit monétisable », défendant « une manière de permettre à chacun de choisir différemment son temps de travail dans le cycle de vie, et son rapport au travail, à son temps et à l’argent qu’on gagne ».
« On va lancer un grand travail de dialogue social » en vue de rendre le CET universel, a-t-il ajouté, déplorant qu’aujourd’hui des salariés n’y ont « pas accès ». Va-t-il pour autant laisser entièrement la main aux partenaires sociaux pour en négocier les modalités ou seront-ils juste consultés ? Il ne l’a pas dit.
Objectifs environnementaux et sociaux
Il n’a pas non plus précisé un autre point concernant, lui, la rémunération des dirigeants. Parmi les mesures destinées à assurer la transition climatique et la souveraineté énergétique et industrielle, il a évoqué « le conditionnement de la rémunération des dirigeants au respect des objectifs environnementaux et sociaux de l’entreprise, ce qui est un élément clé, là aussi, pour changer les pratiques et les comportements ». Ce qui existe déjà dans certaines grandes entreprises tricolores.
Emmanuel Macron est par ailleurs revenu sur la question des discriminations au travail en annonçant la mise en place d’« une politique de testing systématique pour chaque entreprise de plus de 5.000 salariés », durant les cinq ans à venir.