Avant la guerre en Ukraine, les entreprises françaises anticipaient de nombreux recrutements, selon Manpower

Réalisé avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le baromètre Manpower soulignait le désir de nombreuses entreprises d'embaucher au cours du deuxième trimestre de cette année. La guerre et les difficultés d'approvisionnement pourraient rebattre les cartes.


C’était avant. Après près de deux ans de pandémie de Covid-19, les entreprises du monde entier affichaient une confiance retrouvée en l’avenir, et établissaient leur feuille de route en matière d’embauche. Selon l e traditionnel baromètre établi par Manpower , les entreprises françaises, interrogées en début d’année, anticipaient une hausse de 23 % de leur prévision nette d’emploi au deuxième trimestre de 2022 (différence entre la part d’entreprises souhaitant augmenter leurs effectifs et celles qui prévoient de les réduire).

Un chiffre en repli par rapport au trimestre précédent, mais qui restait « très élevé par rapport aux niveaux d’avant-crise », soulignent les auteurs de l’étude publiée ce mardi. Des résultats encourageants à un bémol près. L’enquête a été réalisée entre début janvier et février. Avant que la Russie ne commence à masser des troupes avec la Biélorussie à la frontière de l’Ukraine. Et que ces manoeuvres n’aboutissent à une invasion du territoire ukrainien.

La crise ukrainienne pourrait rebattre les cartes

Il faudra donc attendre la prochaine enquête, pour mesurer l’impact de la crise ukrainienne sur des entreprises françaises qui, selon une autre enquête réalisée cette fois-ci par le Conseil d’analyse économique , abordent cette situation de guerre après avoir recouvré une certaine santé financière.

Les entreprises françaises, interrogées en début d’année, anticipaient une hausse de 23 % de leur prévision nette d’emploi au deuxième trimestre de 2022.

« Si nous restons sur une croissance à plus de 3 %, je vois bien cette tendance se poursuivre jusqu’à mi-2023 au moins », admet le président de Manpower France, Alain Roumilhac. Mais la crise ukrainienne pourrait rebattre les cartes et amener les entreprises à réduire la voilure . « Quand vous voyez les difficultés d’approvisionnement que provoque la guerre sur des entreprises comme Renault et Michelin, il serait surprenant qu’elle n’impacte pas les perspectives d’embauche lors du prochain baromètre », reconnaît-il encore. Dans quelle proportion ? Difficile à dire aujourd’hui.

Léger tassement, d’un trimestre à l’autre

Pour l’heure, l’enquête de Manpower dresse un tableau de la capacité de l’entreprise France à retrouver des couleurs après deux années de crise sanitaire. Et montre clairement qu’après un premier trimestre dynamique, un léger tassement de l’opinion des chefs d’entreprise se faisait sentir.

La hausse annoncée de 23 % des prévisions nettes d’emplois restait certes à un niveau « très élevé par rapport aux niveaux d’avant-crise », mais était malgré tout « en repli par rapport au trimestre précédent », soulignent en effet les experts de Manpower. Et bon an, mal an, même si tous les secteurs anticipent une progression de leurs recrutements, d’un trimestre à l’autre, « les intentions d’embauche diminuent dans 7 des 11 secteurs » sous revue.

Les entreprises du secteur manufacturier et de la production primaire affichent par exemple des hausses respectives de 10 et 9 points par rapport aux trois mois précédents. Tandis que celles du secteur un peu fourre-tout du « numérique, de la communication et des médias » limitent la casse avec une baisse de 3 points par rapport, par exemple, aux secteurs de la banque-finance et de l’immobilier où les intentions d’embauche chutent de près de 16 points en un trimestre.

En rythme annuel, si la tendance reste donc bien orientée, elle est largement menée par les services qui profitent un peu plus tard que les autres de la levée des restrictions. Les intentions d’embauche sont ainsi particulièrement dynamiques dans le secteur de la banque-finance et dans l’immobilier (+ 20 points par rapport à la même période de 2021 à comparer à une progression générale de 14 points). La hausse est plus limitée, de seulement 10 points, dans les secteurs de la construction et de l’industrie manufacturière.


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