Avec 145.000 nouveaux cas enregistrés mercredi et plus d’un test sur cinq qui ressort positif, l’épidémie de Covid regagne du terrain. Ce rebond était attendu à cause de l’irruption d’un sous-variant d’Omicron plus contagieux (BA2) et de la levée du passe vaccinal et du port obligatoire du masque en milieu clos, le 14 mars dernier. L’Institut Pasteur tablait début mars sur une remontée jusqu’à 180.000 cas quotidiens avant la fin du mois, suivie d’une dispersion de la vague à l’arrivée des beaux jours.
Beaucoup de Français commencent à se demander si la quasi-disparition des restrictions sanitaires n’a pas été trop hâtive. Des écoles recommandent aux parents de remettre le masque à leurs enfants. Au supermarché, il y a également beaucoup de nez et de bouches dissimulés.
Mardi, le directeur de l’Organisation mondiale de la santé en Europe, Hans Kluge, a pointé du doigt la France parmi « les pays où nous observons une hausse particulière » de la circulation du virus, aux côtés du Royaume-Uni, de l’Italie et de l’Allemagne. « Ces pays ont levé les restrictions brutalement, de trop à pas assez », a-t-il estimé.
Au ministère de la Santé, on assure « surveiller comme le lait sur le feu » les indicateurs mais sans fébrilité, puisque le rebond épidémique avait été anticipé.
L’éventualité du retour du masque en intérieur
Mercredi soir sur M6, Emmanuel Macron a été interrogé sur l’éventualité d’un retour du masque en intérieur. « Si les choses devaient se dégrader, et même pendant l’élection, le président que je suis fera ce qu’il faut pour protéger de manière proportionnée », a-t-il répondu, en rappelant qu’il avait maintenu le masque dans les transports en commun « parce qu’on y est plus tassés » ainsi que dans les établissements de santé.
La perspective d’un retour aux restrictions paraît d’autant moins probable que l’on ferme en ce moment les centres de vaccination et que la campagne vaccinale est au point mort, avec 1.200 injections par jour. Il reste pourtant 4 millions de plus de 12 ans non-vaccinés et la plupart des enfants n’ont pas été protégés.
Mais le discours des épidémiologistes, notamment du Conseil scientifique, a plutôt été rassurant ces dernières semaines . BA2 est plus contagieux, mais pas plus dangereux que le variant dont il est issu, Omicron. Si bien que les hospitalisations peuvent repartir à la hausse sans mettre en danger le système de soins.
Près de 11.000 lits occupés en soins conventionnels
Mercredi étaient hospitalisées plus de 20.600 personnes avec le Covid, dont 1.500 en soins critiques – le niveau n’a cessé de baisser depuis son pic de la mi-janvier à près de 4.000.
Côté hospitalisations conventionnelles, le point bas a été atteint le 12 mars, à moins de 10.800 personnes hospitalisées. Depuis s’observe un frémissement à la hausse, avec 11.100 cas mercredi. Les admissions remontent en effet plus vite que les sorties, au rythme d’un millier par jour.
Les séjours de patients Covid en soins longue durée ou en rééducation ont également tendance à progresser légèrement, avec plus de 7.400 pensionnaires mercredi.
Dans ses projections hospitalières de court terme mises à jour lundi, l’Institut Pasteur envisage une poursuite de la remontée, avec une moyenne de 1.250 admissions par jour à l’hôpital le 3 avril pour 11.000 lits occupés. En services de soins critiques, les entrées augmenteraient et le nombre de malades cesserait de diminuer.
Les chiffres en France au 23 mars 2022 :
— Bot du Covid (@BotDuCovid) March 24, 2022
145.560 nouveaux cas 📈
1.373 nouvelles hospitalisations 📈
30,9 % d’occupation en réanimation 📉
91 nouveaux décès à l’hôpital 📉 (141.319 au total depuis mars 2020) pic.twitter.com/9zwThghjK6