Le pétrole poursuit son recul. Lesté par les annonces de libération de réserves stratégiques et la chute de la demande chinoise en pleine reprise de l’épidémie de Covid , le prix du baril du Brent est tombé, ce jeudi, sous la barre des 100 dollars. Il rejoint le WTI américain, qui l’avait précédé de 24 heures.
vers 17 h 45, heure de Paris, la référence européenne perdait 2,29 % à 98,73 dollars le baril. Il n’était plus passé sous ce seuil symbolique depuis le 17 mars dernier. Le WTI s’affichait quant à lui, dans le même temps, à 94,23 dollars, en recul de 2,08 %.
60 millions de barils
Malgré une nouvelle série de sanctions imposées à la Russie, l’attention du marché reste portée sur la promesse des membres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) – en dehors Etats-Unis – de puiser 60 millions de barils dans leurs réserves d’urgence. De quoi contribuer « à apaiser les inquiétudes en matière d’approvisionnement », explique Susannah Streeter, analyste pour Hargreaves Lansdown.
Cette promesse intervient une semaine après l’engagement de Joe Biden de libérer 180 millions de barils supplémentaires lors des prochains mois. Depuis l’annonce du président américain, le WTI a perdu près de 6 %, quand le Brent a dévissé d’environ 8 %.
Le spectre de la pénurie s’éloigne
« Au vu de ces quantités, les inquiétudes antérieures concernant la pénurie d’approvisionnement ne sont plus justifiées, comme le montre également l’évolution des prix », commente Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank. Ces initiatives ne devraient toutefois pas compenser le déficit provoqué par l’abandon du pétrole russe, attendu entre 2,5 et 3 millions de barils par jour.
En parallèle, « les confinements en Chine pourraient offrir un soulagement à court terme aux prix élevés si la consommation diminue dans ce pays et si davantage d’offre est libérée pour être utilisée ailleurs », ajoute Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. La quasi-totalité des 25 millions d’habitants de Shanghai ont été confinés samedi, au moment où la Chine affronte sa pire flambée épidémique depuis deux ans.