Le sud-ouest agricole de la France a particulièrement été touché par les dégâts dus au gel sur les jeunes pousses. Tout le secteur agricole craignait encore deux nuits « difficiles » à venir en France. « L’épisode de gel dans la nuit de samedi à dimanche a particulièrement touché la vallée de la Garonne, les Charentes, la Dordogne, jusqu’aux Pyrénées-Atlantiques avec des températures qui sont descendues à – 2 et – 3 degrés », a signalé à l’AFP Jérôme Despey, secrétaire général adjoint de la FNSEA, dimanche 3 avril.
Dans cette région du Sud-Ouest, les arbres fruitiers à noyaux, mais aussi les pommiers, dont la végétation venait de commencer à sortir ont été touchés, de même que, dans les vignes, les cépages les plus précoces dans la région « comme le chardonnay, le cabernet ou le merlot », a précisé Jérôme Despey. Certaines stations de Météo-France dans l’Ouest et le Sud « ont battu leur record de froid pour avril », indique l’organisme de météorologie dans un tweet dimanche matin, avec des gelées parfois marquées.
« Nous craignons le pire »
Dimanche en milieu de matinée, il n’y avait plus aucun département en vigilance orange « neige-verglas », après que Météo-France a levé son alerte pour les trois derniers départements encore concernés (Haute-Loire, Puy-de-Dôme et Loire). « Les dégâts n’ont pas été tous recensés encore », a souligné Jérôme Despey, qui est lui-même viticulteur dans l’Hérault. Et « nous craignons le pire pour les cultures, y compris plus au sud lorsque le vent sera tombé, au cours des deux nuits à venir, celle de dimanche à lundi et celle de lundi à mardi », a-t-il ajouté.
Dans les régions viticoles du centre-est du pays comme le Chablis, très touché par les gels printaniers l’an dernier, les moyens traditionnels de lutte contre le gel ont été activés comme les tours anti-gel, le brassage du vent et l’aspersion des vignes, pour « essayer d’éviter des drames tels qu’on a déjà connu l’an dernier », a-t-il détaillé. En 2021, un printemps précoce causant le début de bourgeonnement de la végétation (le « débourrement » dans les vignes) avait été suivi d’un épisode de gel du 3 au 10 avril, causant de nombreux dégâts dans les vignes notamment.
Une enveloppe exceptionnelle d’un milliard d’euros avait été mise à disposition par le gouvernement, notamment pour les arboriculteurs et viticulteurs qui avaient perdu tout ou partie de leur récolte de l’année, ainsi que pour certains céréaliers.