Le 25 janvier dernier, le Premier ministre a annoncé une revalorisation de 10 % du barème kilométrique pour l’imposition des revenus de 2021, au lieu de la hausse habituelle de 1 à 2 %. Avec ce barème plus généreux, les Français « gros rouleurs » vont pouvoir récupérer en impôt les frais de carburant supplémentaires qu’ils ont supportés l’an dernier, compte tenu de la flambée des prix des carburants.
La campagne de déclaration de revenus qui démarre ce jeudi, et pour laquelle 11 millions de foyers fiscaux recevront automatiquement un avis d’impôt, permettra de savoir combien de personnes sont concernées et donc quel sera le coût effectif de ce geste du gouvernement en faveur du pouvoir d’achat.
Déduction des frais réels
Avant cette campagne, Bercy recensait 2,5 millions de foyers imposés qui avaient choisi de déduire de leurs revenus les frais réels (notamment les dépenses courantes de transport), en appliquant le barème kilométrique. Les contribuables qui préfèrent cette solution – plus avantageuse financièrement – à l’abattement forfaitaire de 10 % appliqué automatiquement aux revenus sont ceux qui parcourent beaucoup de kilomètres chaque année.
Selon les calculs du ministère de l’Economie au moment de préparer ce coup de pouce, la revalorisation de 10 % devait représenter pour ces contribuables une économie d’impôts de 150 euros environ, soit un coût estimé à 375 millions d’euros au total.
« Deuxième ligne »
« En réalité, un certain nombre de Français ont intérêt à basculer vers le système de déduction des frais réels mais l’ignorent », avance Jérôme Fournel, à la tête de la Direction générale des finances publiques (DGFIP). Pour s’assurer que la mesure touchera bien suffisamment de Français, l’administration s’engage à corriger le tir si un contribuable n’a pas de lui-même choisi la solution la plus avantageuse (malgré le comparateur mis à disposition des déclarants).
La campagne déclarative 2022 intègre une autre mesure de pouvoir d’achat : la prime versée aux salariés, ou « prime Macron » , qui a été prolongée en 2021, est exonérée d’impôt dans la limite de 1.000 euros pour tout salarié gagnant moins de trois fois le SMIC (brut). La défiscalisation peut monter jusqu’à 2.000 euros pour les entreprises de moins de 50 salariés ayant conclu un accord d’intéressement ou de valorisation des métiers dit de la « deuxième ligne » (c’est-à-dire les professionnels, hors soignants, qui ont continué à travailler sur site pendant les confinements).