L’étau des Européens se resserre sur les banques russes. A l’issue du dernier volet de sanctions acté à Bruxelles, quatre nouveaux établissements sont soumis aux restrictions de gel des avoirs : les deuxième et sixième banques publiques du pays, VTB et Otkritie Bank, la banque publique proche du milieu de la défense Novyikombank, ainsi que le troisième établissement privé russe (et neuvième acteur bancaire de Russie) Sovcombank.
« Toute transaction avec ces entités est prohibée, leurs actifs sont gelés et il est interdit de leur fournir des fonds ou des ressources économiques », indique la Commission européenne. Ces mesures frapperont fort. Ces quatre banques, qui sont désormais totalement coupées des systèmes financiers, représentent 23 % de parts de marché du système bancaire russe ».
Cette cinquième vague de sanctions fait plus que doubler le nombre total de banques soumises au gel des avoirs. Et de la là aussi, leurs filiales européennes . Jusqu’à présent, seuls PSB, Rossiya et VEB étaient visés par cette mesure.
Acteur historique dans l’Union, VTB compte 8 milliards d’euros d’actifs en Europe et 160.000 clients privés. Sovcombank et Otkritie Bank sont présents à Chypre.
Deux exceptions majeures
Inquiètes du flou des sanctions , les banques européennes gagnent en clarté. La liste des banques soumises à un gel de leurs avoirs est désormais complètement alignée avec celle des sept entités russes interdites d’accès au réseau financier international Swift, et dont les filiales en Europe, elles, n’étaient pas visées… Elle est aussi en ligne avec la liste de gel des Etats-Unis.
En clair, les échappatoires sont maintenant quasi nulles pour les Européens qui voudraient continuer d’entretenir des relations financières avec ces établissements.
Deux béances cependant subsistent dans les sanctions des 27 Etats membres. La première banque russe à capitaux publics Sberbank, dont les avoirs viennent d’être totalement bloqués par les Etats-Unis, n’est pas visée par Bruxelles.
La banque du géant gazier Gazprom par qui transite les achats d’énergie des Européens non plus. Ces derniers ont versé 35 milliards d’euros depuis le début de la guerre à la Russie, avait souligné Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’Union européenne.
D’autres banques peuvent aussi continuer d’opérer techniquement sur le sol européen comme Alfa Bank, la plus grande privée russe, présente à Luxembourg et à Chypre. L’italien UniCredit en détient environ 10 % et n’en est pas sorti de son capital à ce stade.