Entré en vigueur officiellement le 1er mars , le contrat d’engagement jeune (CEJ) n’a pas raté son décollage, sans encore avoir atteint sa vitesse de croisière. En plus d’un mois et demi et sans couac majeur, hormis quelques retards de paiement de l’allocation, un peu plus de 65.000 jeunes ont opté pour ce nouveau dispositif de douze mois, renouvelable six mois sous conditions : plus de 40.000 chez Pôle emploi, 25.000 dans une mission locale, selon des chiffres recueillis par « Les Echos ».
Dernière réforme sociale du quinquennat Macron, objet d’un accouchement difficile compte tenu des désaccords entre Bercy, le ministère du Travail et Matignon, le CEJ cible les moins de 26 ans qui ne sont ni en étude, ni en formation, ni en emploi (les « Neets » selon l’acronyme anglo-saxon), et les moins de 30 ans pour les handicapés.
Double engagement
Le dispositif obéit à un double engagement : pour le conseiller référent, celui de trouver 15 à 20 heures d’activités hebdomadaires au jeune et, pour ce dernier, celui de les suivre, en échange le cas échéant d’une allocation de 500 euros par mois. Le but : trouver un emploi durable . C’est un droit ouvert. En clair, le gouvernement sortant a prévu de quoi en financer 400.000 cette année mais, si la demande va au-delà, les crédits seront revus en conséquence.
Les premiers retours quantitatifs montrent que la cible a été atteinte. Près de neuf bénéficiaires sur dix ont un diplôme de niveau inférieur ou équivalent au bac. Un peu moins d’un tiers résident en Quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) ou dans une Zone de revitalisation rurale (ZRR). Moyenne d’âge ? Moins de 21 ans, répartie à peu près à parité entre filles et garçons.
A noter que 30 % de ceux qui sont passés par Pôle emploi bénéficiaient d’une allocation-chômage de plus de 500 euros ce qui, a priori, montre que la promesse d’un accompagnement personnalisé du CEJ l’emporte sur les considérations financières.
Réforme du RSA en ligne de mire
« Le démarrage est réussi », se félicite le président de l’Union des missions locales, Stéphane Valli, qui ajoute les 24.000 entrées en garantie jeunes (dispositif précédent) en janvier et février. Même si l’enveloppe contractuelle est différente, l’intensité de l’accompagnement sera la même, assure-t-il. De fait, c’est la qualité des 15 à 20 heures d’activités hebdomadaires promises qui fera la réussite, ou non, du CEJ.
A ce stade, on est plutôt sur 10 à 15 heures en moyenne surtout nourries, ce qui est normal compte tenu de la jeunesse du dispositif, de rendez-vous hebdomadaires entre le jeune et son référent, de participations à des séquences collectives (ateliers CV par exemple) ou de programmations de rendez-vous avec des entreprises.
Les phases d’immersions professionnelles suivront, sachant que l’expérience acquise durant la montée en charge du CEJ servira à mettre en place l’accompagnement similaire visé pour les bénéficiaires du RSA , si Emmanuel Macron est réélu le 24 avril.