La croissance de l’activité du secteur privé est au plus haut depuis quatre ans en avril, indique l’indice PMI Flash publié ce vendredi par cabinet IHS Markit . En progression depuis trois mois, après avoir été affecté en début d’année par le variant Omicron, cet indice a connu en avril sa plus forte hausse et s’établit à 57,5. Un niveau qu’il n’avait plus atteint depuis le mois de janvier 2018.
C’est un résultat étonnant alors qu’il y a un mois, l’Insee laissait entendre que les retombées de la guerre en Ukraine faisaient chuter le moral des chefs d’entreprise . « La bonne tenue de l’économie française en avril peut paraître surprenante au vu de l’inflation galopante, de l’escalade des tensions géopolitiques et des difficultés d’approvisionnement », admet Joe Hayes, senior économiste chez IHS Markit. Mais selon lui, le secteur privé français continue notamment à bénéficier de la reprise consécutive à la pandémie.
Des commandes pour se prévenir de la hausse des prix
Quoi qu’il en soit, cette hausse ne profite pas à tout le monde. Dans le détail en effet, selon Markit, « l’expansion s’est de nouveau principalement appuyée sur les performances des prestataires de services, l’assouplissement des restrictions sanitaires ayant favorisé une nouvelle hausse de la demande ».
La situation est tout autre dans le secteur manufacturier. « Les pénuries de matières premières et de composants ont de nouveau limité les capacités de production des fabricants français dont l’activité n’a que faiblement progressé au cours du mois », pointent les analystes de Markit. Même si certaines entreprises ont noté une progression de leurs nouvelles affaires qu’elles expliquent par des « commandes anticipées visant à se prémunir contre de nouvelles hausses de prix ».
Mais dans le même temps, « le volume des nouvelles affaires à l’export a reculé pour un deuxième mois consécutif en avril, tendance reflétant une baisse de la demande de biens manufacturés que les fabricants expliquent principalement par la guerre en Ukraine et la hausse des prix », souligne Markit.
Sans oublier les délais de livraison qui s’allongent du fait, selon les entreprises interrogées, de la faiblesse des stocks des fournisseurs, mais également des difficultés de transport liées à la guerre en Ukraine et aux mesures de confinement strictes en Chine.