Au lendemain de la victoire d’Emmanuel Macron à la présidentielle , le ministre de l’Economie a annoncé sur FranceInfo qu’un nouveau dispositif pour atténuer l’impact de la hausse du carburant serait prêt d’ici à l’été. Bruno Le Maire a expliqué qu’à la demande du Premier ministre, Bercy a travaillé sur une aide ciblée sur « les personnes qui n’ont pas d’autres choix que de prendre leur véhicule pour aller travailler ou qui sont de gros rouleurs ».
« La justice, c’est d’aider ceux qui font 100, 150 kilomètres par jour ou parfois davantage, quand on est par exemple assistante médicale », a-t-il lancé. Ce dispositif qui pourrait être « voté à l’été, en juillet », a précisé le ministre, serait une alternative à la ristourne de 18 centimes entrée en vigueur le 1er avril et prévue pour quatre mois.
Remise sur le carburant
Bruno Le Maire, qui avait critiqué la promesse de Marine Le Pen de baisser la TVA sur des produits de consommation et sur le carburant parce que le coup de pouce profiterait à tous – y compris aux ménages aisés -, estime que la remise sur le carburant n’est pas non plus la panacée. « Ca bénéficie à des gens qui n’en ont pas besoin », a-t-il admis. Et ce, pour un coût d’environ 3 milliards d’euros.
Cette mesure avait été prise pour répondre à l’urgence de la flambée des prix à la pompe mais, depuis, Bercy a réalisé un travail technique permettant de cibler les ménages qui doivent être soutenus en priorité. Selon Bruno Le Maire, l’administration peut maintenant croiser des données comme le niveau de revenus, le véhicule détenu, sa consommation d’essence, le nombre de kilomètres parcourus…
La campagne de déclaration de revenus, qui a démarré le 7 avril, devrait notamment permettre d’identifier les Français qui roulent beaucoup et sont affectés par la hausse des prix à la pompe car ils auront intérêt à choisir le système de déduction des frais réels (dépenses de transport), en appliquant le barème kilométrique (que le gouvernement a revalorisé de 10 % ). Jusqu’ici, ils étaient 4 millions à faire ce choix.
Pouvoir d’achat
Si Bruno Le Maire défend ardemment cette aide ciblée, qu’il juge « plus juste et plus efficace », il ne garantit pas qu’elle sera mise en oeuvre, alors qu’ un nouveau gouvernement doit être formé. « Mais en tout état de cause, on maintiendra un dispositif sur le carburant car les prix sont toujours élevés », a-t-il assuré.
« C’était une promesse du candidat Macron, ce sera donc une décision du président », a martelé le ministre de l’Economie sur FranceInfo.
Le pouvoir d’achat s’est imposé comme un thème central dans la campagne présidentielle. Depuis l’automne, l’exécutif tente de répondre à cette problématique avec une série de dispositifs, comme le chèque énergie exceptionnel , le bouclier tarifaire sur le gaz et l’électricité, l’indemnité inflation , la revalorisation du barème kilométrique ou la ristourne de 18 centimes sur le carburant. Un chèque alimentaire devrait par ailleurs voir le jour, a promis Emmanuel Macron.