Cadres : les embauches toujours bien orientées mais ralenties par la crise ukrainienne

L'Apec anticipe 280.000 recrutements en CDI ou CDD de plus d'un an en 2022. Soit autant qu'en 2019, mais 10.000 de moins que prévu avant le déclenchement de la guerre.


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Des signaux encore faibles qui ne remettent pas en cause la bonne dynamique d’ensemble, mais suffisants pour confirmer que la guerre en Ukraine commence à peser. C’est ce qui ressort du baromètre des intentions de recrutements de cadres pour 2022 publié ce mercredi par l’Apec, l’Association pour l’emploi des cadres.

Sa direction études en anticipait 290.000 avant le déclenchement des hostilités, CDI ou CDD d’un an ou plus. Après actualisation de l’enquête en mars, le curseur a été rabaissé de 10.000 environ, soit autant – mais pas moins – qu’en 2019.

« Les perspectives restent très positives, bien dans les niveaux d’avant l’épidémie, peut-être même légèrement au-dessus, mais on a perdu un peu de l’élan du début de l’année », a commenté son directeur général, Gilles Gateau. Pour rappel, l’Apec a comptabilisé près de 270.000 embauches l’année dernière, marquée par une très nette reprise . A un peu plus de 4 millions, les effectifs de cadres dans le privé ont grossi de près de 64.000, compte tenu des démissions et des départs à la retraite.

Fléchissement dans l’industrie

Côté positif, les offres d’emploi déposées sur le site de l’Apec, qui représentent un peu moins de la moitié du total, sont restées très élevées au premier trimestre, même si c’est en partie grâce à un effet de rattrapage post-confinement qui va finir par s’estomper. A cela s’ajoute une baisse de la confiance des entreprises dans leurs perspectives d’activité liée aux conséquences de la guerre en Ukraine. C’est particulièrement sensible dans l’industrie (-12 points en un trimestre).

Conséquence logique, les intentions d’embauches ont fléchi en quelques semaines. En mars, 58 % des entreprises de plus de 250 salariés envisageaient de recruter au moins un cadre dans les trois prochains mois, contre 67 % en décembre dernier, soit 9 points de moins. Le recul est trois fois moins prononcé pour les PME (10 à 49 salariés), tandis que la tendance est toujours à la hausse pour les TPE, mais qui ne représentent pas le gros des volumes.

Pas d’effet élection

Cette préoccupation pour les conséquences de la crise internationale, les intéressés l’expriment aussi, avec un effet direct : une envie de changer d’employeur stable pour ceux qui sont en poste. Un sur deux entrevoit un impact sur son projet professionnel. « Les cadres sont moins sereins dans leurs recherches d’emploi. C’est un petit signal faible à confirmer malgré un marché du travail qui reste très favorable », analyse Gilles Gateau.

Doit-on aussi voir dans cet infléchissement des intentions d’embauche une conséquence de la période électorale, susceptible d’avoir favorisé un certain attentisme de la part des employeurs ? Non, estime le directeur des données et études de l’Apec, Pierre Lamblain, qui n’a jamais observé un tel effet depuis quarante ans que l’étude est menée.

Pour le reste, les grandes tendances demeurent. Avec 212.000 intentions d’embauches, les services restent de loin le premier secteur recruteur de cadres, qui plus est en progression de 3 % par rapport à 2019. La construction affiche un score bien moindre (14.200), mais une progression supérieure (+8 %). L’industrie (33.800, -14 %) ou le commerce (22.000, -3 %) marquent en revanche le pas. En termes de métiers, les moteurs traditionnels restent ceux attachés à l’informatique, à l’ingénierie, au juridique, à la comptabilité ou au conseil.


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