L’imagination n’a pas de limite quand il s’agit de fraude ou de dissimulation financière. Il fallait, en France, pour cette criminalité qui a toujours su rapidement s’adapter, des outils et méthodes nouvelles. C’est pour y répondre qu’ une nouvelle sous-direction a été créée en 2019 , au sein de la direction de la police judiciaire, spécifiquement dédiée à la lutte contre les formes complexes et transnationales de criminalité financière.
L’OCLCIFF (Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales) est, depuis, en première ligne d’une traque d’un nouveau genre. De l’affaire Fillon à l’affaire Virus, qui a mis au jour un vaste réseau de blanchiment d’argent de la drogue et de fraude fiscale, elle compte déjà des dossiers retentissants. Ses outils vont des plus classiques – comme des écoutes, ou l’épluchage de papiers – aux plus pointus, comme l’analyse numérique de probabilités ou de big datas.
Délinquants qui s’ignorent
Mais l’aspect le plus corsé de leur traque tient sans doute dans le profil des personnes recherchées. Elles peuvent être célèbres et sont toujours très bien insérées dans la société. Des statuts qui leur font résister aux faits reprochés quand elles n’avancent pas derrière une armée d’avocats. Les dossiers doivent être ficelés et les interrogatoires peuvent tourner à la partie d’échecs. C’est aussi cette police qui sera partie prenante de la « task force » voulue par Bruno Le Maire pour saisir ou geler les avoirs des oligarques russes. On parle là de quelque 1.000 milliards de dollars.