Engagé début 2020 dans l’inquiétude, le rapprochement du réseau Cheops des Cap emploi, structures du service public dédiées aux personnes handicapées, avec celui de Pôle emploi, est sur le point d’aboutir, sans coup férir finalement. Plus de neuf agences de Pôle emploi sur dix hébergent désormais les conseillers spécialisés du réseau, les autres ce sera fait d’ici à fin septembre. Avec, pour la vingtaine de sites pilotes, des retours jugés positifs.
« Nous avons constaté une augmentation de 10 % du taux de retour à l’emploi », a indiqué jeudi la déléguée générale de Cheops, Marlène Cappelle, en présentant un premier bilan de l’opération. Au total, l’action combinée des deux opérateurs a permis à près de 200.000 chômeurs handicapés de retrouver un travail l’année dernière, signe selon eux d’une dynamique initiée il y a un an .
Echanges d’expertise
Décision politique annoncée en 2018, ce rapprochement met fin à une situation dans laquelle le réseau des Cap emploi et celui de Pôle emploi travaillaient chacun de leur côté. Les personnes handicapées ou les employeurs qui veulent en embaucher ou se faire aider pour adapter le poste de travail d’un salarié disposent désormais d’une porte d’entrée unique dans chacune des agences de Pôle emploi. Les conseillers respectifs peuvent échanger leurs expertises, le droit commun devant devenir la norme.
« On ne part plus de l’organisme, dans une approche en silo. Maintenant c’est l’approche territoriale qui domine », a résumé le président de Cheops, Jean-Pierre Benazet. L’objectif ? Réduire l’écart en matière d’insertion qui pénalise toujours les chômeurs handicapés. On en est encore loin puisque le taux de chômage des premiers, bien qu’ayant baissé de 5 points depuis 2017 , est encore près du double de celui de la population active (14 % contre 7,3 %).
Rôles clarifiés
A en croire Jean-Pierre Benazet, ce rapprochement axé sur le renforcement de la coordination sans aller jusqu’à fusionner un réseau dans l’autre, a inspiré les réflexions sur le projet France travail. Annoncé par Emmanuel Macron quand il a présenté son programme, le projet n’est connu que dans ses grandes lignes. Il consiste à faire travailler ensemble à une échelle qui pourrait être celle du bassin d’emploi les différents intervenants chargés du retour à l’emploi ou de l’insertion (RSA).
En attendant, une nouvelle étape bienvenue pour la clarification des rôles sera rendue publique ce vendredi : la signature d’une convention clarifiant les rôles entre le réseau Cheops et celui de l’Agefiph, l’association chargée de soutenir l’emploi des handicapés dans le secteur privé. « Cela fait plusieurs années qu’on l’attend », a reconnu Marlène Cappelle.