Chaque année la fraude dans les transports en commun coûte des millions aux collectivités, et donc aux contribuables. Pour tenter de réduire la facture et pousser les usagers à adopter une attitude plus civique, l’agglomération de Besançon, dans le Doubs, expérimente sur deux de ses lignes de bus (4 et 5) un «fraudomètre». L’outil, apparu le 9 mai, est une première en France.
Le fonctionnement est simple. À chaque arrêt, un système compte le nombre de voyageurs entrant et sortant du bus. Dans le même temps, un autre outil dénombre les validations. Après quoi une simple soustraction suffit pour déterminer le nombre de passagers sans titre valide dans la rame. En fonction du nombre de personnes en règle, un message s’affiche alors pour «féliciter», «encourager» ou bien à défaut, «alerter» les voyageurs à bord. L’essai doit durer jusqu’en juillet 2022. Il sera ensuite déployé sur les autres lignes du réseau Ginko si les résultats de l’expérimentation sont fructueux.
ILS SONT LÀ ! 👀
— Ginko, pour voyager dans le Grand Besançon (@ginkovoyage) May 9, 2022
Dès aujourd’hui, sur les LIANES 4 et 5, la fraude est mesurée en temps réel !
1 validation 💪 = 1 ✅️
1 fraudeur 👇 = 1 ❌
❌❌❌ = 👮📝
Objectif : 100% de ✅✅✅ ! 🎉#innovation #fraudomètre #bus #Besançon #Ginko pic.twitter.com/M8OHwaYRel
Cette innovation est développée en partenariat entre Keolis, opérateur des transports en commun pour l’agglomération de Besançon, et un cabinet lyonnais spécialisé en sciences comportementales.
Améliorer l’efficacité des contrôles
Si pour le moment l’outil se veut plus incitatif que punitif, il doit à terme permettre aux équipes de contrôleurs de connaître en temps réel les rames à inspecter. Plus largement, ce système va donner une vue globale sur les arrêts, lignes, horaires… où la fraude est la plus présente. Ce qui doit permettre d’élaborer des plans de contrôle plus efficaces pour les jours et semaines qui suivent.
À l’heure actuelle, les équipes de contrôle, présentes 7j/7 sur le réseau Ginko, procèdent à 30.000 contrôles par mois. Ce qui n’empêche pas le taux de fraude d’atteindre 12% dans l’agglomération. Un manque à gagner qui se chiffre à environ un million d’euros par an.