Retraites : le gouvernement remet à septembre la réforme qui fâche

Les pensions seront bien indexées sur l'inflation à compter de juillet, a déclaré le ministre du Travail, Olivier Dussopt. L'âge de la retraite sera mécaniquement proche de 64 ans à la fin du quinquennat, a-t-il souligné, comme pour dédouaner le gouvernement des efforts supplémentaires qui pourraient être demandés aux Français.


Le sucré maintenant, le salé plus tard, peut-être. L’approche des élections législatives contraint le gouvernement à inverser l’ordre des plats de la réforme des retraites, un sujet qui fâche.

Ce mardi sur RTL, le nouveau ministre du Travail, Olivier Dussopt , qui devra conduire cette délicate réforme, a confirmé que les pensions seraient revalorisées par anticipation dès le mois de juillet , soit un premier versement au 9 août pour le régime général. En revanche, il est resté dans le vague sur la promesse de porter l’âge de départ à 65 ans, laissant entendre que le calendrier pouvait s’étirer et que la cible d’âge n’était pas impérative.

La revalorisation serait fonction de l’inflation moyenne attendue pour l’année 2022. Pour une pension à 1.200 euros, avec une inflation à 4 %, a-t-il avancé, le gain serait d’environ 45 euros par mois, ce qui n’est « pas négligeable ». Cette mesure fera partie du texte sur le pouvoir d’achat qui sera soumis au Parlement immédiatement après les législatives – avec la revalorisation des minima sociaux, la baisse des cotisations des indépendants, etc.

Quant à la réforme des retraites qui doit entraîner des économies et permettre de montrer patte blanche à Bruxelles, les travaux vont « commencer au mois de septembre ou au mois d’octobre », a fini par lâcher Olivier Dussopt, « avec un calendrier qui devra tenir compte de la négociation, de la concertation, et de la formalisation d’un accord ». Ce calendrier, le nouveau gouvernement a un mois pour l’arrêter, dans le cadre du plan d’action du gouvernement.

16 milliards de déficit en 2032

Emmanuel Macron avait promis lors de la campagne présidentielle d’entrer dans le vif du sujet dès son élection, via une « grande conférence sociale » . Olivier Dussopt commence en effet à rencontrer les partenaires sociaux dès ce mardi. Toutefois, il y aura « mille sujets » à aborder, de la formation à la santé au travail en passant par le pouvoir d’achat. La réforme des retraites en fera partie, mais comme l’a déclaré le patron de la CFDT, Laurent Berger, sur LCI lundi, « ce n’est pas l’urgence du moment ». Un message visiblement entendu par l’exécutif.

Responsabilité et justice seront les mots d’ordre de la réforme des retraites, a soutenu Olivier Dussopt. « Faire une réforme qui améliore le système de retraite mais qui ne l’équilibre pas, ce n’est pas responsable ; et faire une réforme qui se contente d’équilibrer le système financier sans l’améliorer, ce n’est pas juste », a-t-il déclaré.

A l’appui de l’impératif de responsabilité, le ministre a cité les projections financières du Conseil d’orientation des retraites, en cours d’actualisation : le déficit du système de retraites s’élèverait entre 9 et 11 milliards d’euros par an d’ici à 2027-2028, et grimperait à 16 milliards en 2032.

L’objectif des 65 ans a vacillé

Toutefois, il n’a pas insisté sur le report à 65 ans de l’âge d’ouverture des droits, qui était la promesse initiale d’Emmanuel Macron. L’objectif a vacillé dès l’entre-deux-tours de la présidentielle, le candidat évoquant lui-même une « clause de revoyure » pour pousser au-delà de 64 ans (la cible de 64 ans n’étant elle-même atteinte qu’après le terme de son mandat).

Décidé à arrondir les angles, Olivier Dussopt a rappelé que « les différentes réformes déjà adoptées, les prévisions, amenaient à un âge de départ à 64 ans autour de 2027 », et martelé que « ce report est déjà dans les textes ». Il s’est bien gardé de préciser que si le plancher d’âge remonte de 62 à 64 ans, l’élévation mécanique de l’âge moyen, du fait notamment d’une durée de cotisation requise pour le taux plein qui continue à croître, devrait s’accélérer.

Quant à l’aspect « justice », Olivier Dussopt a évoqué « des sujets que personne n’aborde » et qui font que « les Français ne veulent pas travailler plus longtemps » : conditions de travail, déroulement des fins de carrière, pénibilité. Autant de sujets sur lesquels le gouvernement n’a pas encore dévoilé ses cartes. « Nous ferons cette réforme dans la concertation », tel est son mantra.


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