Le gouvernement consulte tous azimuts des partenaires sociaux

La Première ministre, le ministre du Travail, celui de l'Economie ainsi que celui de la Fonction publique ont démarré des rencontres bilatérales avec les partenaires sociaux qui se poursuivent la semaine prochaine. Une « prise de contact » saluée par le patronat et les syndicats, qui restent prudents sur la suite.


La Première ministre, Elisabeth Borne, puis Olivier Dussopt, qui lui a succédé au ministère du Travail , et aussi le ministre de l’Economie Bruno Le Maire… Dans la dernière ligne droite de son mandat , le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier, qui doit passer la main la semaine prochaine à la tête du troisième syndicat français , aura accumulé les rendez-vous gouvernementaux. Comme les autres leaders syndicaux et patronaux.

Ce tour de piste va se prolonger la semaine prochaine, tous n’ayant pas encore été reçus, tandis que le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, doit de son côté voir chacune des fédérations de fonctionnaires à partir de ce vendredi.

Nouvelle méthode de gouvernement

Le président de la République a promis une nouvelle méthode de gouvernement et la multiplication de ces rendez-vous contribue à mettre en scène le changement au démarrage du second quinquennat d’Emmanuel Macron.

Les dossiers ne manquent pas, avec en tête de liste, bien sûr, le pouvoir d’achat. C’était le sujet d’une réunion en début de semainede Bruno Le Maireavec le patronat . Une rencontre à laquelle les leaders syndicaux n’ont pas vraiment apprécié de ne pas être invités, d’où des bilatérales avec eux dans la foulée.

Côté pouvoir d’achat, il y a aussi la hausse des salaires promise à l’été pour les fonctionnaires qui sera au coeur des rencontres au ministère de la Fonction publique. Et il y a évidemment la réforme des retraites, cet « éléphant dans le magasin de porcelaine », comme la qualifie Yves Veyrier… Il a été confirmé aux partenaires sociaux que ce sujet explosif est bien renvoyé à la rentrée ; de quoi adoucir le climat des discussions, même si les leaders CFDT, CGT comme FO ont réaffirmé leur opposition au recul de l’âge légal de la retraite à 65 ans à tous leurs interlocuteurs.

Pour le reste, aucun des leaders reçus n’a été déçu car personne n’attendait d’annonces. Le gouvernement a été nommé à quelques jours de la période de réserve des élections législatives et chacun est « dans l’expectative de ce que sera la future Assemblée nationale », comme le résume un syndicaliste. Il y a eu une « prise de contact courtoise et républicaine » qui a permis de « rappeler les positions » du Medef, a expliqué pour sa part son président, Geoffroy Roux de Bézieux, soulignant sur le sujet du pouvoir d’achat évoqué avec Elisabeth Borne qu’il fallait bien distinguer la part conjoncturelle et la part structurelle de l’inflation.

Personne n’attendait d’annonces

« On a fait connaissance et il m’a écouté », a résumé Philippe Martinez, le numéro un de la CGT, avec parmi les sujets évoqués outre le pouvoir d’achat et le SMIC la nécessité par exemple de conditionner à la conclusion d’un CDI le prolongement des aides à l’apprentissage annoncé par Olivier Dussopt.

« La CFDT souhaite une conférence sur le pouvoir d’achat très vite avant la loi pour que chacun puisse faire valoir ses propositions et, avant la pause estivale, une conférence de méthode sur la façon dont on va traiter les différents sujets », avait précisé la veille Laurent Berger. Le secrétaire général de la CFDT était le premier des partenaires sociaux à être reçu par Olivier Dussopt mardi. Il lui a aussi demandé non « pas une abrogation » mais de regarder avec « pragmatisme » comment faire évoluer les ordonnances de 2017 réformant le Code du travail pour « un meilleur dialogue social ». 

Sur ces deux sujets, Yves Veyrier a fait entendre un autre point de vue : rappelant la revendication de FO d’une abrogation des ordonnances travail, il a expliqué aussi à la sortie de son rendez-vous rue de Grenelle être « très satisfait d’échanges bilatéraux directs qui évitent les opérations de com que sont les grand-messes ». Il partage cependant avec tous ses homologues syndicaux une prudence sur la suite. Comme l’a souligné l’un d’eux, « ce premier rendez-vous était une bonne chose, il faudra qu’il soit suivi d’autres ». Le souvenir du premier quinquennat est dans toutes les têtes.


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