Frédéric Souillot en piste pour succéder à Yves Veyrier à la tête de FO

Quelque 3.000 militants de Force ouvrière se retrouvent pour une semaine à Rouen à l'occasion du 25 e congrès de la centrale. Frédéric Souillot devrait succéder à Yves Veyrier, qui ne brigue pas de nouveau mandat.


Cette fois-ci encore, le congrès de Force ouvrière qui démarre ce lundi pour une semaine à Rouen aura des allures de banquet républicain. Toujours pas d’amphithéâtre comme dans les autres confédérations, mais de grandes tablées où se retrouveront quelque 3.000 représentants.

Mais si les envolées en tribune seront toujours de mise, le débat « doit se passer de manière sereine et fraternelle ; après ce qui nous est arrivé en 2018, le congrès et les syndicats y seront attentifs », a averti dans une interview au « Parisien » ce dimanche Yves Veyrier, l’actuel secrétaire général de la centrale, qui a décidé en mars de ne pas rempiler.

Le souvenir cuisant du congrès d’avril 2018 sera dans toutes les têtes au démarrage des travaux. Il y a quatre ans, le numéro un sortant du troisième syndicat français, Jean-Claude Mailly, avait affronté une cabale menée par son successeur, Pascal Pavageau, pourtant assuré de l’emporter, car seul candidat à sa succession. Six mois après, celui-ci avait été contraint de démissionner par la révélation d’un fichage des dirigeants de la centrale et Yves Veyrier avait été élu de justesse le 22 novembre 2018 face à deux autres candidats à la tête d’une organisation divisée et à l’image dégradée, avec le défi de la rassembler .

Un retrait de Christian Grolier plausible

Pascal Pavageau rêvait de prendre sa revanche lors de ce 25e congrès. Mais l’association Les Amis de Force ouvrière, derrière laquelle on trouve aussi Jean Jayer, ancien du bureau confédéral sous Marc Blondel, n’aura pas réussi à déstabiliser la confédération. Aucune fédération ni union départementale n’a accepté de parrainer leur candidat, Frédéric Vuillaume, un militant FO « gilet jaune ».

Il y aura cependant bien deux candidats au poste de secrétaire général de Force ouvrière . Christian Grolier, qui avait échoué d’un cheveu en novembre 2018, a décidé de se représenter face au métallo Frédéric Souillot. Si le dirigeant de la Fédération générale des fonctionnaires maintient bien sa candidature jusqu’à vendredi après-midi, où le « parlement » de Force ouvrière (son CCN qui regroupe les numéros un de toutes les fédérations et unions départementales) élira le nouveau leader.

Le scénario d’un retrait au cours du congrès apparaît en effet d’autant plus plausible que, candidat sans équipe contrairement à Frédéric Souillot , il a prévu un plan B : il postule à la commission exécutive de FO (une cinquantaine de membres) et à son bureau confédéral (une dizaine de membres).

Un retrait lui permettrait une sortie par le haut, car sauf renversement improbable, Frédéric Souillot est assuré de l’emporter, avec 70 % à 75 % des mandats selon les derniers pointages. Les trotskistes lambertistes du Parti ouvrier indépendant (POI) ne se sont en effet cette fois-ci pas tous rangés derrière Christian Grolier. Dans ce courant, il est soutenu par Patrick Hébert, mais ni par Hubert Raguin ni par Gabriel Gaudy, qui se sont alliés aux réformistes.

Organisation pacifiée

Si Yves Veyrier va laisser à son successeur une organisation pacifiée, son mandat n’aura pas été de tout repos, de la remise en cause des corps intermédiaires par Emmanuel Macron à la crise des « gilets jaunes », la pandémie de Covid ou la guerre en Ukraine.

Après la parenthèse Pavageau marquée par un virage protestataire, Yves Veyrier a replacé FO au centre du jeu social, maniant deux fers au feu : la contestation de la réforme des retraites en même temps que la négociation avec le patronat d’accords interprofessionnels, sur le télétravail et la santé au travail et le maintien d’un dialogue avec l’exécutif. Avec, plus que ses prédécesseurs, le souci de travailler avec les autres organisations syndicales, encore récemment en tentant d’obtenir une déclaration unanime contre la réforme des retraites en préparation.

Sous sa direction, la centrale aura conforté sa position dans le secteur public. Elle aura aussi confirmé sa place de troisième centrale française dans le secteur privé mais son audience aura continué à s’effriter, en perte de 0,5 point (et 60.000 voix), à 15,24 % lors de la pesée de représentativité de 2021, conduisant le leader syndical à ouvrir à la fin de son mandat le dossier du développement des adhésions.


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