Des bras, des budgets, du tri. Le gouvernement a annoncé retenir « toutes les propositions » de la « mission flash » de François Braun sur les urgences. Au total, 41 mesures seront mises en place pour désengorger les hôpitaux cet été.
Un document de 60 pages avait été présenté jeudi par le président de Samu-Urgences de France lors d’une réunion de travail à Matignon, en présence de la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, de représentants de l’Assurance maladie et de la fédération d’associations de patients France Assos Santé. La version était non définitive. Charge revenait à la cheffe du gouvernement de trancher parmi les 41 recommandations censées « faciliter la gestion de cette période estivale à haut risque ».
« Ces propositions, c’est une boîte à outils qui va être mise à disposition de tous les territoires pour que les professionnels, les élus, toutes les professions de la santé puissent s’en emparer et décliner localement les meilleures solutions pour les Français », a annoncé Elisabeth Borne, ce vendredi après-midi lors d’un déplacement au centre hospitalier de Pointoise dans le Val-d’Oise. Dans le détail, ces mesures se déclinent selon trois axes.
Bonus de 15 euros et complément de rémunération
Le premier volet consiste à « améliorer l’information et l’orientation des patients », a souligné la Première ministre. « Ce que l’on souhaite, c’est que chacun puisse prendre le réflexe du 15 et ne pas venir systématiquement aux urgences », a-t-elle avancé. Le filtrage généralisé des urgences par le Samu n’a cependant pas été explicitement mentionné. Cette mesure figure pourtant parmi les propositions phares de la « mission flash ».
« Le deuxième axe, c’est vraiment de mobiliser tous les professionnels de santé », a poursuivi Elisabeth Borne. La cheffe du gouvernement a notamment confirmé la mise en place d’un bonus de 15 euros par consultation « pour inciter les médecins (libéraux) à prendre des personnes en soins non programmés ».
Dernier axe de travail : l’hôpital. « Il y a beaucoup d’hôpitaux dans lesquels on sait qu’il y a un manque de personnel et des conditions de travail difficiles », a avancé la Première ministre. Un « complément de rémunération » pour le travail de nuit des soignants sera expérimenté pendant trois mois « pour encourager et reconnaître cette condition difficile du travail de nuit ».
Reste à mettre ces mesures en place sur le terrain. « Dès la semaine prochaine, les ARS en lien avec les préfets et toutes les professions de santé pourront s’emparer de ces outils », a précisé Elisabeth Borne.