La priorité donnée au pouvoir d’achat des Français n’empêche pas le gouvernement de rester au chevet des entreprises. Après le décret du 2 juillet instaurant une aide d’urgence destinée aux entreprises grandes consommatrices de gaz et d’électricité, l’exécutif va annoncer lundi une nouvelle prolongation de la mission d’accompagnement des entreprises en difficulté, selon nos informations.
Lancé en juin 2021 pour aider les sociétés qui seraient toujours dans une position vulnérable en sortie de crise sanitaire, et renouvelé une première fois au début de cette année, ce plan sera en vigueur jusqu’au 31 décembre prochain.
Pénuries d’approvisionnement
Les ministres de l’Economie et de la Justice, qui chapeautent cette mission, considèrent que « les conséquences de la crise en Ukraine peuvent induire de nouvelles difficultés pour les entreprises, avec l’inflation des coûts des intrants, les pénuries d’approvisionnement ou encore les tensions de trésorerie ». Les dirigeants de sociétés sont de fait très inquiets de la situation et ce, d’autant qu’ils font aussi face au renchérissement des coûts d’emprunt.
Ce dispositif piloté par Gérard Pfauwadel, un ancien directeur du Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), a été mis sur pied pour empêcher que la France ne connaisse une vague de faillites. Des comités départementaux aiguillent les entreprises vulnérables dans un cadre confidentiel (notamment dans le respect du secret fiscal), et facilitent les discussions avec les banquiers, avocats, commissaires aux comptes… Ces comités peuvent aussi aider les sociétés à bénéficier d’un aménagement d’impôts et de cotisations Urssaf, voire à obtenir un prêt direct de l’Etat en complément de financements bancaires.
PGE « résilience »
En un an près de 10.000 entreprises ont eu accès à cet accompagnement individualisé, indique Bercy, qui juge que les conditions de fonctionnement de cette mission ont été efficaces.
Un autre dispositif de soutien pourrait être prorogé : le prêt garanti par l’Etat (PGE) de « résilience » . Créé en avril, ce nouveau PGE qui couvre jusqu’à 15 % du chiffre d’affaires annuel, devait soutenir les entreprises ayant des difficultés de trésorerie liées aux conséquences de la guerre en Ukraine, au moins jusqu’au 30 juin. « Il pourra, si le besoin se confirmait, être prorogé par loi de finances, conformément au cadre temporaire Ukraine de la Commission européenne, jusqu’au 31 décembre 2022 », faisait savoir Bercy à son lancement. Une hypothèse qui semble désormais probable.