Prix du carburant : l’aide aux salariés sera plus large que prévu

Le ministre de l'Economie a annoncé lundi que le projet de loi sur le pouvoir d'achat devrait comporter une aide pour les salariés ou alternants qui prennent leur voiture pour aller travailler, sans kilométrage minimum. Le dispositif concernera ceux qui gagnent « jusqu'à 1.500, 1.600 ou 1.800 euros par mois », soit « plusieurs millions de personnes ».


Après plusieurs semaines d’annonces perlées, le projet de loi sur le pouvoir d’achat continue de prendre forme. Bruno Le Maire a ainsi donné lundi des précisions sur un dispositif d’aide spécifique pour les salariés et alternants faisant face à l’augmentation des prix des carburants.

« Cette indemnisation concernerait tous ceux qui travaillent, tous ceux qui sont obligés de prendre leur voiture pour aller travailler » et « évidemment concernerait ceux qui ont des revenus moyens ou faibles », a expliqué le ministre de l’Economie et des Finances sur France Inter, soit « plusieurs millions de personnes ».

Crise énergétique

Attendu depuis plus de deux mois, le projet de loi sur le pouvoir d’achat pour amortir les effets de la flambée des prix doit être dévoilé cette semaine. Il comporte un large volet consacré aux conséquences de l’augmentation des prix de l’énergie, avec même des plans pour maintenir à flot l’économie française en cas de crise majeure cet hiver.

Concernant les ménages, outre le gel du prix du gaz et le plafonnement de la hausse des prix de l’électricité à 4 %, l’exécutif entend maintenir jusqu’à la fin de l’été la ristourne de 18 centimes par litre de carburant . Bruno Le Maire a même évoqué, la piste d’une prolongation jusqu’à la fin de l’année, afin de trouver un compromis avec des oppositions qui réclament toutes d’une façon ou d’une autre une baisse de la fiscalité sur les prix à la pompe.

Indemnisation plus généreuse

Le ministre de l’Economie a toutefois reconnu que cette ristourne était insuffisante pour « les travailleurs, alternants, qui font 30 à 40 kilomètres par jour pour se rendre sur leur lieu d’alternance ou leur lieu de travail ». Pour ceux-là, l’exécutif veut proposer une « indemnisation plus généreuse ».

En réalité, cela fait plus de trois mois que l’exécutif promet un dispositif « gros rouleur » qui serait plus ciblé que la ristourne mise en place sur le prix du carburant, même s’il s’est heurté jusque-là à des problèmes techniques. Désormais Bruno Le Maire cesse d’utiliser le vocable « gros rouleur » et insiste pour viser une certaine catégorie de revenus : « Il faudra discuter avec le Parlement pour voir jusqu’où nous allons », a précisé le ministre, évoquant la possibilité de viser « jusqu’au 4e, 5e ou 6e décile » de revenus soit « ceux qui gagnent jusqu’à 1.500, 1.600 ou 1.800 euros par mois ».

Une fourchette assez large pour tenter de nouer des compromis avec une partie des oppositions. Nul doute que le montant de l’aide, inconnu pour l’instant, fera aussi l’objet de discussions.

A côté de ces préoccupations sur le pouvoir d’achat, l’exécutif n’entend pas relâcher son attention sur les conséquences de la situation économique sur la santé des entreprises. Bruno Le Maire a confirmé la prolongation jusqu’à la fin de l’année des prêts garantis par l’Etat (PGE) de « résilience », ainsi que de la mission d’accompagnement des entreprises en difficulté dirigée par Gérard Pfauwadel.


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