L’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine a conduit les pays Occidentaux à multiplier les sanctions financières et économiques avec Moscou. Impactant fortement les relations commerciales entre la Russie et certains de ses partenaires, dont la France.
Alors que la Russie était, depuis l’annexion de la Crimée en 2014, le 13e partenaire commercial de la France, les nouvelles sanctions décidées à la suite de l’invasion de l’Ukraine font sentir leurs effets de manière très différente pour les importateurs ou les exportateurs. Selon une étude publiée ce vendredi par les Douanes , ces sanctions ont ainsi rapidement pesé sur les échanges de biens non énergétiques. Par contre, du fait de l’envolée des prix du gaz et du pétrole sur les marchés internationaux, la facture énergétique payée à Moscou a continué d’augmenter.
Chute des exportations françaises
Dans l’ensemble, « les échanges franco-russes ont été fortement affectés par la guerre », résument les Douanes. Les exportations françaises vers la Russie ont ainsi « chuté de 78 % en valeur » entre avril 2021 et avril 2022, du fait des interdictions d’exportations liées aux différents vagues de sanction décidées par les Occidentaux pour tenter de peser sur Moscou.
Les ventes françaises à la Russie – principalement du matériel de transport, des produits chimique ainsi que du parfum et des cosmétiques – ont ainsi « été divisées par plus de quatre », soulignent les Douanes. Et elles ne pèsent plus que pour une centaine de millions d’euros. Bien loin du demi-milliard qu’elles représentaient au printemps 2021. Dans le même temps, les achats français à la Russie (principalement des produits chimiques et de la métallurgie) ont reculé de près de 28 % entre avril 2021 et avril 2022.
Doublement des achats d’énergie
La situation est tout autre en matière de produits énergétiques qui, en 2021, totalisaient encore 80 % des importations françaises provenant de Russie. Si les sanctions occidentales ont prévu un arrêt progressif des volumes d’achats à la Russie, le bond des cours mondiaux fait s’envoler la facture énergétique bilatérale.
Sur un an, les achats d’énergie de la France à la Russie ont ainsi doublé en valeur. Portées par l’envolée de près de 170 % de prix de l’énergie et principalement des hydrocarbures naturels et du pétrole raffiné, les importations françaises pesaient ainsi pour 2,1 milliards d’euros en avril. Et au total, le déficit énergétique français avec Moscou « s’est accru de 134 % », à 2 milliards.