La hausse des bénéfices des entreprises françaises en 2021 a permis une nette augmentation des versements au titre de la participation et de l’intéressement des salariés en 2022, selon des chiffres du gestionnaire Amundi transmis ce jeudi à l’AFP.
Ces montants ont augmenté au total de 30 % en 2022, après une légère baisse en 2021, d’après le premier gestionnaire d’actifs européen qui s’est basé sur les données de 115.000 entreprises clientes, représentant plus de 3 millions de salariés sur les 11 millions de salariés qui bénéficient de dispositifs d’intéressement et de participation.
Davantage de salariés concernés
En moyenne, une personne bénéficiant de ces dispositifs a touché 1.702 euros, contre 1.447 en 2021, soit une hausse de près de 18 %. En 2022, « les outils ont joué leur rôle de partage de la valeur », en redistribuant une partie des bénéfices des entreprises, a décrit à l’AFP Catherine Leroy, directrice épargne salariale et retraite chez Amundi.
Le nombre de salariés qui en ont profité a aussi augmenté de plus de 11 %. « Les entreprises ont utilisé mécaniquement davantage ces dispositifs », avec l’augmentation des bénéfices, mais « ont aussi versé des suppléments d’intéressement », explique Catherine Leroy.
Epargne plutôt que paiement immédiat
L’augmentation des sommes reçues ou le contexte économique plus difficile en 2022 n’ont pas changé les habitudes des salariés : 70 % de l’argent versé a été épargné et 30 % transformé en paiement immédiat. L’épargne s’est dirigée un peu plus vers les fonds monétaires, plus sûrs mais peu rémunérateurs, après plusieurs années de baisse, « compte tenu du contexte de volatilité des marchés », selon Amundi.
Près de 60 % des investissements ont aussi été faits dans des fonds qui communiquent sur leurs objectifs environnementaux, selon les articles 8 et 9 de la réglementation européenne SFDR sur la publication d’informations de durabilité dans les services financiers.
Réforme en cours
La participation et l’intéressement sont encore davantage le fait des grandes entreprises que des petites, remarque Catherine Leroy, qui appelle à « simplifier encore la mise en oeuvre du dispositif » pour lever les freins au sien des PME. Une réforme est d’ailleurs en cours : l’Assemblée nationale vient d’adopter, dans le cadre du projet de loi sur le pouvoir d’achat, des mesures portées par le gouvernement pour faciliter les accords d’intéressement.