Le prix des fruits et légumes a augmenté deux fois plus vite que l’inflation

Selon Familles rurales, le prix moyen des fruits et légumes a flambé de 11 % entre 2021 et 2022. L'association de défense des consommateurs a calculé que désormais, manger cinq fruits et légumes par jour représente entre 5 % et 16 % d'un SMIC pour une famille de quatre personnes.


Le prix moyen des fruits et légumes a flambé de 11 % entre 2021 et 2022, alerte, ce vendredi, l’association de consommateurs Familles rurales. Une hausse deux fois plus élevée que le rythme de l’inflation, souligne l’association qui, comme chaque année, publie les résultats de son observatoire des prix des fruits et légumes 2022 .

Dans le détail, l’association a procédé à 108 relevés de prix dans 37 départements du 8 au 22 juin dernier. Le constat, rendu public alors que l’Assemblée nationale vient d’adopter le projet de loi sur le pouvoir d’achat : le prix du panier de référence utilisé par l’association a augmenté, pour les produits issus de l’agriculture traditionnelle, de 8 % pour les fruits et de 15 % pour les légumes. Dans le bio, plus cher, la situation est très différente : les fruits augmentent moins (+4 %) tandis que les légumes voient leurs prix baisser de 3 %.

Des hausses de 20 à 40 % dans l’agriculture traditionnelle

« L’année 2022 ne marquera pas l’amorce d’une baisse du prix des fruits, qu’il s’agisse du conventionnel ou du bio », déplore l’association pour qui « la cause tient essentiellement au choc inflationniste subi également par les producteurs, lequel a engendré une forte hausse des coûts de production et de conditionnement ». Le tout sur fond de retombées de la guerre en Ukraine et de difficultés à recruter la main-d’oeuvre nécessaire.

La championne de l’inflation en agriculture conventionnelle est la pastèque verte. Son prix bondit de 40 % en un an en raison notamment des « conditions météorologiques défavorables » dans les zones où elle est cultivée. Et notamment en Espagne. La pêche (+25 %), le poivron (+37 %), la tomate grappe (+31 %) ou les haricots verts (+21 %) font aussi partie des produits les plus inflationnistes. A contrario, les oignons (-14 %), pommes (-7 %) ou carottes (-3 %) sont moins chers en moyenne que l’année précédente.

Le bio victime d’une désaffection des consommateurs

La situation est un peu différente du côté du bio. Les prix y augmentent moins vite. Deux raisons à cela. D’une part parce que les agriculteurs utilisent moins d’intrants dont les prix ont augmenté. Si l’association ne détaille pas ce point, il s’agit sans doute notamment des pesticides et engrais dont une grande partie était produite en Russie et en Ukraine.

D’autre part, du fait que les consommateurs semblent s’être détournés des produits bios, traditionnellement plus chers. Les producteurs « peinent à écouler leur production » et de ce fait « n’ont d’autre choix que de consentir un effort sur le prix de sorte d’écouler au moins une partie de leurs récoltes ».

Et finalement en agriculture biologique, la pêche (+28 %), le citron jaune (+13 %), la pastèque (+11 %) et le poivron (+10 %) sont les produits dont le prix a le plus progressé. Tandis que de nombreux légumes ont vu leur prix stagner ou baisser à l’image des haricots verts (-13 %) ou bien encore de la laitue (-11 %).

Un chèque alimentation

Face à cette hausse, l’association appelle les responsables politiques à agir alors que, selon elle manger au moins cinq fruits et légumes par jour et par personne comme le recommandent les pouvoirs publics « représente entre 5 % et 16 % d’un SMIC net mensuel pour une famille de quatre personnes ».

« Il est urgent tant d’un point de vue économique que de santé publique, que le gouvernement et les parlementaires consacrent un vrai chèque alimentation pour toutes les familles qui, faute de budget, ne peuvent plus accéder à une alimentation de qualité, et à rendre effectif un ‘plan manger sain, manger mieux’ », estime Guylaine Brohan, présidente de Familles rurales.

L’association souhaite aussi « interdire les publicités à destination des enfants faisant la promotion de produits trop gras, trop sucrés, trop salés dont il est établi qu’elles en déclenchent en grande partie l’achat ». De même, poursuit-elle, il faudrait « rendre éligibles aux financements européens, qui ne sont que très partiellement utilisés aujourd’hui, les actions de promotion des fruits et légumes auprès des enfants, hors cadre scolaire ».


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