Déficit, dette : Bruno Le Maire contre-attaque

Le « programme de stabilité » de la France, un document qui dessine les perspectives de finances publiques sur le quinquennat, a été présenté en Conseil des ministres ce vendredi. L'occasion pour le ministre de l'Economie de répondre à l'avis sévère du Haut Conseil des Finances publiques.


Beaucoup de chiffres figuraient au menu du dernier Conseil des ministres avant la trêve estivale ce vendredi. Bruno Le Maire a, en effet, présenté le « programme de stabilité » de la France, ce document qui dessine la trajectoire des finances publiques pour le quinquennat, et qui doit être transmis à la Commission européenne dans les prochaines semaines. Il s’est ensuite exprimé sur la stratégie budgétaire pour la période 2022-2027.

« Notre trajectoire est crédible et responsable », a insisté le ministre, en réponse à l’avis cinglant rendu par le Haut Conseil des Finances publiques (HCFP), organe rattaché à la Cour des comptes. Ce dernier a en effet épinglé le gouvernement pour son manque d’« ambition » en matière de déficit, pointant le fait que l’objectif de retour sous 3 % (du PIB) attendra 2027 alors que plusieurs pays européens comparables l’envisagent dès 2025. « On a montré qu’on savait tenir nos engagements », a plaidé Bruno Le Maire, exemples à l’appui.

Croissance

« Oui, on croit à la possibilité d’améliorer la croissance française par des réformes », a poursuivi le ministre, qui s’est enorgueilli de la résistance de la croissance au deuxième trimestre : après avoir reculé de 0,2 %, celle-ci a rebondi de 0,5 %.

« La croissance va nous permettre de rétablir nos comptes », a insisté le ministre, alors que les magistrats financiers ont jugé les hypothèses macroéconomiques trop optimistes, avec une hausse du PIB attendue à 1,4 % l’an prochain et 1,8 % à l’horizon 2027. « Faisons preuve de volontarisme, pas de pessimisme, faisons preuve de détermination, pas de résignation ! » a lancé Bruno Le Maire.

Réforme des retraites

Si la croissance est un levier essentiel pour revenir dans les clous du Pacte de stabilité européen, les réformes structurelles en sont un autre. Le locataire de Bercy a redit que « la réforme des retraites entrera en application à l’été 2023 ». « Nous sommes déterminés à transformer le modèle économique français », a-t-il martelé.

Dernier levier pour tenir le « cadre » fixé pour la période 2022-2027 : la maîtrise de la dépense. L’objectif d’une croissance contenue à 0,6 % par an, en volume, « toutes administrations confondues », a été réaffirmé. Bercy avait expliqué une semaine plus tôt que cela passerait par une réduction des dépenses en volume de l’Etat (-3 % pour les ministères en 2023) et des collectivités territoriales.

Scepticisme

« Chaque euro compte », répète d’ailleurs Bruno Le Maire, depuis deux semaines, aux parlementaires qui examinent le paquet législatif à 20 milliards d’euros sur le pouvoir d’achat. Le sérieux budgétaire affiché par le gouvernement ne convainc pourtant pas tout le monde.

« La France a retrouvé son niveau de PIB de 2019 mais a gardé un déficit budgétaire de celui de la crise : 178 milliards d’euros contre 93 milliards en 2019. Chaque nouvelle recette trouve une nouvelle dépense : impossible de réduire le déficit comme cela », dénonce ainsi le sénateur LR Jérôme Bascher sur Twitter.


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