Cahiers, stylos, trousse… chaque année, à l’approche de la rentrée scolaire, l’achat des fournitures ampute le budget des Français. Pourtant, d’après une enquête de la Confédération syndicale des familles (CSF) basée sur les habitudes d’achat d’une centaine de familles, et alors que l’inflation dépasse les 6 % en juillet selon l’Insee, les dépenses pour la rentrée 2022 diminuent de 2,6 % par rapport à l’année dernière.
« C’est surprenant au regard de ce qu’on nous annonce depuis des mois, admet Johan Jousseaume, secrétaire confédéral de la CSF. L’inflation a aussi touché les fournitures de rentrée mais de façon plus mesurée comparativement à l’alimentation ou au gaz par exemple. »
Dépenses maîtrisées
« La hausse continuelle des dépenses incompressibles laisse craindre que les familles aient moins d’argent à consacrer aux autres types de dépenses, dont ceux liés à la scolarité », s’inquiète la Confédération syndicale des familles.
Pour faire face au contexte inflationniste, les familles s’organisent : elles favorisent les petits prix aux dépens de la qualité, réutilisent les fournitures d’une année sur l’autre et se tournent davantage vers les produits en promotion ou vendus en lots…
700 euros en bac pro
Si les ménages se serrent la ceinture, le coût de la rentrée reste un poste de dépense important pour les foyers français. La Confédération syndicale des familles estime à 360 euros le budget moyen en fournitures, livres et équipement sportif pour un élève de 6e.
Pour l’entrée en seconde générale, ce coût s’établit à 415 euros et explose pour les filières professionnelles, où l’achat d’équipement spécifique fait grimper la facture à plus de 700 euros.
Parmi ses revendications, la CSF réclame entre autres « la gratuité des fournitures scolaires de la maternelle au lycée ».
Une aide de l’Etat insuffisante
Une partie de l’allocation de rentrée scolaire (ARS) aidant les familles à faire face aux dépenses liées à la scolarisation des enfants, est versée ce mardi à 3 millions de familles. Votée dans le cadre de la loi sur le pouvoir d’achat adoptée fin juillet, l’ARS sera complétée, début septembre, d’une revalorisation de 4 %.
Au total, pour la rentrée 2022, le montant de l’ARS sera de 392 euros pour les enfants de 6 à 10 ans, 413 euros pour les 11-14 ans et 428 euros pour la dernière tranche, les 15-18 ans. Si l’aide versée couvre, parfois seulement en partie, les frais de rentrée scolaire, elle reste insuffisante au regard des dépenses qui courent sur toute l’année scolaire, constate la CSF.
Alors que la Confédération syndicale des familles salue cette revalorisation, elle réclame une « modulation significative, pensée en fonction des niveaux et des filières et non en fonction des âges », ainsi que l’indexation de l’aide sur l’inflation.