Il avait promis en 2017 la suppression de 50.000 postes dans la fonction publique de l’Etat en cinq ans, pour finir sur un solde positif à la fin du quinquennat. L’épisode ne se reproduira pas : au printemps, lors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron s’est bien gardé de s’engager sur une quelconque baisse des effectifs de fonctionnaires pour son second mandat.
Heureusement, car le premier projet de loi de finances (PLF) de son deuxième quinquennat prévoit une hausse du nombre d’agents de l’Etat. Cette augmentation, de 10.764 précisément, est du même ordre que celles qui avaient été annoncées sous François Hollande. C’est un drôle de démarrage pour un exécutif qui affiche un objectif de stabilité du nombre de fonctionnaires sur le quinquennat.
Des hausses pour l’essentiel connues
Les hausses d’effectifs étaient pour l’essentiel connues. Quelque 7.000 correspondent en effet au respect d’engagements pluriannuels : 3.109 au ministère de l’Intérieur, 2.313 à la Justice et 1.583 à la Défense. S’y ajouteront 4.000 accompagnants d’élèves handicapés à la rentrée scolaire 2023, en plus des 4.000 embauches inscrites dans le budget 2022 pour cette rentrée et confirmées il y a quelques jours par le ministre de l’Education nationale, Pap Ndiaye. Sauf que désormais, les créations de postes d’AESH sont comptabilisées dans les effectifs de l’Etat, ce qui n’était pas le cas auparavant.
Du côté du ministère du Travail, l’avenir des 969 équivalents temps plein venus renforcer les effectifs de Pôle emploi cette année était en débat. Décision a été prise de les prolonger en 2023 pour accompagner « les chômeurs les plus éloignés de l’emploi et pour mettre en oeuvre le plan visant à satisfaire les besoins en recrutement dans les secteurs en tension », précise Bercy.
Le ministère de la Transition énergétique épargné
La surprise vient plutôt des administrations qui verront leurs effectifs réduits. Deux administrations étaient ciblées par la loi de finances pour 2022. Le ministère de l’Economie qui, depuis de nombreuses années est celui qui supprime le plus de postes va rester en négatif, mais à un rythme réduit : un peu plus de 500 équivalents temps plein contre quelque 1.500 dans le budget initial pour 2022. Si, en apparence, l’Education nationale semble en positif grâce aux créations de postes d’AESH, en réalité, la principale contribution à la réduction des effectifs de la fonction publique viendra cette année de l’enseignement scolaire, avec 2.000 postes d’enseignants en moins.
Le ministère chargé de la Transition écologique était l’autre administration mise à contribution dans le budget initial pour 2022 avec la suppression de près de 250 postes, opérateurs compris. Il va cette fois-ci être épargné et voir ses effectifs se stabiliser, avec l’affichage d’une vingtaine de créations d’emplois.
Hausse de la masse salariale
Ces décisions vont venir s’ajouter à l’impact de plusieurs mesures venant alimenter la hausse de la masse salariale. La plus conséquente est l’augmentation générale accordée aux agents des trois fonctions publiques au 1er juillet. La hausse de 3,5 % de la valeur du point d’indice qui sert de base au calcul de la rémunération des fonctionnaires va coûter à elle seule 7,5 milliards d’euros en année pleine auxquelles s’ajoutent plusieurs mesures catégorielles, des enseignants aux juges administratifs.