Lutte contre l’isolement, 24 jours par an… : les propositions de Terra Nova pour améliorer le télétravail

Dans un nouveau rapport, publié ce vendredi, le think tank formule plusieurs pistes pour instaurer ce qu'il appelle un « travail hybride socialement responsable ». Terra Nova exhorte entreprises et collectivités à combiner leurs efforts pour améliorer la pratique devenue, selon lui, incontournable au sein des entreprises françaises.


Businessman writing in diary while discussing during video conference. Multiracial male and female colleagues attending online meeting. They are planning business strategy.

Bien mais peut beaucoup mieux faire. C’est en substance ce qu’indique le dernier rapport publié vendredi par Terra Nova sur le télétravail en France. Le think tank, qui rappelle militer de longue date en faveur de cette pratique, salue son élargissement dans le milieu économique français. Mais il estime que l’heure est aux améliorations.

« Depuis de nombreuses années, nous considérons que le télétravail constitue un levier majeur d’amélioration des conditions de travail. Même si le travail à distance (TAD) a beaucoup progressé depuis 2020, sa mise en oeuvre aujourd’hui conserve les stigmates de la précipitation et de l’urgence », expliquent les auteurs de cette étude.

Ces derniers constatent que dans de nombreuses entreprises, les organisations « s’hybrident à bas bruit », ce qui aboutit à des articulations problématiques entre présentiel et distanciel. L’idée est donc de mieux cadrer la pratique en associant chefs d’entreprise, salariés, syndicats et collectivités, pour arriver à ce qu’ils appellent le « travail hybride socialement responsable » (THSR).

24 jours par an minimum

Pour cela, Terra Nova formule plusieurs propositions. Parmi elles, la création d’un « droit effectif au télétravail opposable à l’employeur ». Trop d’entreprises restent en effet réticentes à cette pratique de travail en raison d’une « culture du présentéisme » et d’« idées fausses parfois fortement ancrées », déplore le rapport. Il faudrait donc créer « une forme d’ordre public social en matière numérique qui s’imposerait à l’ordre conventionnel et à l’ordre contractuel ».

Pour graver cela dans le marbre, le rapport préconise notamment la mise en place, par un accord national interprofessionnel, d’un socle annuel minimal de jours télétravaillés fixé initialement à 24 jours, comme l’a fait l’Allemagne. Les branches professionnelles qui couvrent un nombre important de salariés sont aussi appelées à mettre en place des accords de branche sur le télétravail si elles ne l’ont pas fait au bout d’un délai de dix-huit mois. En contrepartie, l’employeur pourra inscrire certaines limites dans le contrat de travail, comme l’obligation de ne pas travailler dans un lieu situé à plus de 3 heures de temps de déplacement du lieu de travail sur site.

Améliorer l’accueil des enfants des télétravailleurs

Terra Nova rappelle également l’importance majeure du principe d’« équité » entre les salariés qui peuvent télétravailler et les autres. Le think tank appelle les entreprises à mettre en place « une cartographie des postes pour définir les postes et tâches éligibles au TAD ». Puis de créer l’obligation, pour les entreprises de plus de 50 salariés, de consacrer un budget dédié à « l’amélioration des conditions de travail » pour les postes non éligibles au travail à distance.

Les employeurs devraient aussi s’assurer que les opportunités de promotion ou d’accès à la formation soient les mêmes, que le salarié soit physiquement présent dans l’entreprise ou non.

Terra Nova exhorte aussi les entreprises à faire un effort supplémentaire sur la prise en charge des frais professionnels, « qui ne devraient pas peser sur les salariés ». Les collectivités ont aussi un rôle à jouer en améliorant l’accueil des enfants des télétravailleurs dans des lieux collectifs. L’opération serait d’ailleurs gagnante pour les villes moyennes « qui misent sur le TAD pour attirer des travailleurs et remodeler leur centre-ville », note Terra Nova.

Penser au métavers

Autre axe d’amélioration important : celui de la santé mentale des télétravailleurs. Plusieurs études ont mis en lumière les problèmes d’isolement dont souffrent parfois ces derniers. Le rapport appelle donc les entreprises à encourager la pratique du coworking, qui permet de rompre cet isolement, ou encore d’instaurer « des moments formels périodiques (pauses en équipe, réunions hebdomadaires…) ». Il suggère aussi de s’intéresser, « avec distance critique et précaution », au métavers, qui « peut apporter beaucoup aux besoins relationnels du travail et aux échanges informels en contexte distanciel ».


myspotvip

Lorsque vous vous inscrivez et vous recevrez les meilleures offres de MySpotVip et vous recevrez également un guide d'ÉPARGNE.
Préparez-vous pour les offres VIP les plus exclusives et uniques!