Comme elle l’avait fait au mois d’août, l’agence de notation Fitch a confirmé la perspective « négative » de la note de la France, alors que le gouvernement a fait voter par le Parlement son budget 2023 pour l’Etat, en passant par l’usage de l’article 49.3 de la Constitution.
L’agence justifie, dans un communiqué, sa décision par « l’évolution des prix de l’énergie ainsi que des perspectives macroéconomiques affaiblies pour l’Europe qui renforcent les risques concernant la trajectoire budgétaire ».
Possible dégradation de la note sur la dette souveraine
L’agence de notation estime que le déficit public devrait atteindre 5,2% cette année et anticipe une légère amélioration, à 4,9% pour 2023, assez proche de la prévision du gouvernement, qui le fixe à 5%. A moyen terme, Fitch s’attend par ailleurs à un niveau d’endettement qui restera relativement stable, avec une légère hausse en 2023 puis une faible baisse en 2024, à un niveau élevé, autour de 112% du PIB.
Inquiétude sur la « fragmentation politique »
Enfin, l’agence s’inquiète de la « fragmentation politique » et des difficultés qu’elle implique afin de mener la politique budgétaire, comme l’a mis en avant les discussions sur le budget 2023 au Parlement, que le gouvernement a finalement abrégé en faisant usage de l’article 49.3.
« Cela souligne un environnement plus difficile pour mener une politique économique (…) avec un contexte moins favorable pour des réformes dans des secteurs comme les retraites », souligne le communiqué.
Plus largement, si Fitch s’attend à un ralentissement économique en 2023, avec une prévision de croissance à 1,1% (contre 2,1% envisagé en août), l’agence s’attend à une reprise dès 2024 à 1,9% et à un recul de l’inflation, à 3,4% dès la fin de cette année et proche de 2% pour 2024.