Après l’INSEE mardi, c’est au tour de la Banque de France de laisser entendre que l’économie française évite de déraper. « En cette fin d’année 2022, et malgré la succession de chocs externes, l’activité économique continue de faire preuve de résilience », affirme l’institut d’émission en s’appuyant sur les résultats de sa dernière enquête de conjoncture publiés mercredi.
Une résilience qui permet à la croissance de rester dans le vert. Au dernier trimestre 2022, la Banque de France maintient sa prévision d’une hausse probable du PIB « autour » de 0,1%, plus optimiste que l’Insee qui, dans son dernier rapport de conjoncture, annonce une baisse de 0,2%. Durant les premières semaines de 2023, la croissance française devrait garder la tête hors de l’eau avec, selon la Banque de France, une stabilité du PIB durant le mois de janvier.
Pas d’atterrissage brutal économique
« L’activité en France résiste mieux que prévu », s’est réjoui sur Radio Classique, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. Certes, l’horizon est loin d’être dégagé. Si l’économie résiste mieux que prévu, la dynamique « ralentit » et est désormais sur une « croissance légèrement positive ». Mais « ça tient », a souligné le gouverneur qui estime donc que « la France évitera le scénario d’un atterrissage brutal ».
Dans le détail, l’enquête de conjoncture de la Banque de France, réalisée auprès de 8.500 chefs d’entreprise entre le 20 décembre et le 5 janvier, montre que non seulement l’activité a continué de croître en décembre dans l’industrie, les services et le bâtiment, mais qui est plus forte qu’anticipé le précédent mois. C’est notamment le cas des produits informatiques, électroniques et optiques, des produits pharmaceutiques, des automobiles et d’autres produits industriels. En revanche, il recule dans les produits en caoutchouc et en plastique.
Les difficultés d’approvisionnement s’atténuent
Cerise sur le gâteau, les tensions dans les chaînes d’approvisionnement se sont apaisées ces derniers mois. Désormais, seules 41% des entreprises industrielles estiment que les difficultés d’approvisionnement sont toujours un problème. Loin du pic de 64% enregistré en avril dernier. Même constat dans le bâtiment où désormais seuls 33% des chefs d’entreprise évoquent ce problème.
De même, la crise énergétique semble avoir moins de poids. Désormais, un peu moins d’un quart des entreprises indiquent que leur activité a été affectée en décembre par des problèmes énergétiques. « Une proportion à peu près inchangée depuis octobre », souligne la Banque de France avant d’ajouter que « pour les trois prochains mois, près d’un tiers des entreprises s’attendent à un impact (faible ou fort) sur leur activité ».
Des inquiétudes permanentes pour l’avenir
Pourtant, comme le rappelait au même moment lors d’un point presse Olivier Garnier, le directeur général de la Banque de France, « il y a un niveau d’inquiétude pour l’avenir qui reste élevé » et donc le scénario d’une récession « limitée et temporaire » n’est toujours pas un scénario à exclure.
En effet, en janvier, selon les anticipations des chefs d’entreprise interrogés, l’activité serait stable dans le bâtiment et progresserait de manière désordonnée. La hausse serait limitée dans les services et l’industrie, avec de fortes disparités sectorielles : baisse dans l’habillement ou le caoutchouc-plastique notamment, mais hausse dans la pharmacie, l’automobile ou l’aéronautique.
De même, dans l’industrie, « l’opinion sur les carnets de commandes continue de baisser tout en restant au-dessus de sa moyenne de long terme, tandis que celle sur les stocks continue de remonter sensiblement au-dessus de sa moyenne », souligne la Banque de France. Une situation qui pourrait peser sur l’activité industrielle.