Ce n’est pas une surprise pour la majorité des Français et des entreprises. Même si elle tend à se modérer depuis peu, l’inflation s’est affichée à un niveau élevé en 2022. Selon l’Insee, la hausse des prix à la consommation, calculée en moyenne annuelle, s’est élevée à 5,2 % sur l’ensemble de l’année (en tenant compte du tabac). Soit malgré tout un peu mieux que les 5,3 % qu’anticipait le gouvernement.
Ce chiffre témoigne d’une forte accélération par rapport aux années précédentes. Toujours sous cette forme de calcul, elle était en effet de 1,6 % en 2021 et de 0,5 % un an plus tôt. Cette hausse de l’inflation moyenne s’explique avant tout par l’accélération des prix de l’énergie qui, malgré les remises sur les carburants et les mesures de bouclier tarifaire, affichent une hausse de 23,1 % en 2022 après 10,5 % un an plus tôt.
Des hausses multipliées par 10 dans l’alimentation
Mais d’autres secteurs ont aussi leur part de responsabilité : dans l’alimentation et les produits manufacturés, le rythme de progression a ainsi été multiplié par 10. Et les prix de nombreux services de transport ne sont pas en reste. Ils ont été multipliés par 5 dans le ferroviaire, par près de 4 pour les déplacements en car et par 6 dans l’aérien.
Dans l’alimentation, la hausse atteint 6,8 % en 2022 et pèse notamment sur les produits frais qui affichent à eux seuls une progression de 7,7 % avec des sommets dans le cas des légumes (+9,8 %) et du poisson (+14,4 %). Hors produits frais, la hausse est également conséquente (+6,6 % après +0,4 %) et touche de nombreux produits de la vie quotidienne : la viande (+7,9 %), le pain et les céréales (+7,2 %), le lait, le fromage et les oeufs (+8,0 %), les huiles et graisses (+17,0 %) ou bien encore les boissons (+5,4 % pour celles non alcoolisées et +2,8 % pour les autres).
Le tableau est un peu plus sage du côté des produits manufacturés avec cependant des hausses notables du côté de l’ameublement (+7,2 %), des biens d’équipement ménager non durables qui regroupent de nombreux produits de nettoyage (+6,7 %) ou bien encore des véhicules, qui affichent une hausse globale de 5 % dont 7,3 % pour les seules automobiles neuves.
L’inflation s’est assagie en fin d’année
Reste à savoir ce que réserve l’avenir pour le portefeuille des Français. L’indice d’inflation en moyenne annuelle ne permet pas de le dire. Par contre, une tendance à la modération de la hausse des prix se dessine à la lumière de l’indice que publie chaque mois l’Insee. Publié également ce vendredi matin pour le mois de décembre , il met en effet en avant un repli récent de l’inflation calculée en glissement sur les 12 derniers mois.
Elle s’affiche ainsi en hausse de 5,9 % après avoir atteint un pic de 6,2 % en octobre et en novembre. Il faut y voir principalement l’effet de la décélération des prix de l’énergie et notamment des produits pétroliers. Ce qui permet de compenser une légère accélération du côté de l’alimentation et des produits manufacturés.
Mais ce mouvement pourrait fort bien être contrecarré par les nombreuses hausses attendues en ce début d’année : telles que l’effet de la fin de la ristourne sur le carburant, la hausse des prix des transports ferroviaires ou bien encore des hausses de salaires accordées par de nombreuses entreprises.