Top départ pour l’« indemnité carburant travailleurs ». Ce coup de pouce de 100 euros pour les plus modestes qui utilisent leur véhicule pour se rendre au travail entre en vigueur ce lundi. Les quelque 10 millions de foyers fiscaux concernés vont pouvoir dès aujourd’hui se rendre sur le site impots.gouv.fr pour déposer leur demande. Ils ont jusqu’au 28 février pour effectuer la démarche.
Pour rappel, cette aide, qui prend la relève de la ristourne générale sur les prix à la pompe en vigueur jusqu’à fin 2022, concerne les foyers dont le revenu fiscal de référence était inférieur à 14.700 euros en 2021, soit 1.314 euros nets par mois pour une personne seule, ou 3.941 euros pour un couple avec deux enfants. Un couple modeste qui travaille et possède deux véhicules peut bénéficier de deux aides, soit 200 euros.
L’aide s’applique à tout type de véhicule, y compris les deux-roues à moteur et les voitures sans permis (les vélos et trottinettes électriques sont exclus). Les véhicules de société ou en location longue durée sont éligibles, mais pas les véhicules de fonction dont les frais de carburant sont pris en charge par l’employeur.
Simplicité
La démarche se veut simple. Les travailleurs concernés doivent entrer leur numéro fiscal et celui de leur plaque d’immatriculation sur le site des impôts, puis remplir une déclaration sur l’honneur indiquant qu’ils ont besoin de leur voiture pour aller au travail. La somme de 100 euros sera ensuite versée automatiquement sur leur compte en banque, dès le 27 janvier pour les premiers dossiers traités par les services des impôts.
Ceux qui n’ont pas accès aux services en ligne peuvent se rendre dans le point France Services le plus proche de chez eux, au service des impôts, ou contacter le 0.806.000.229, du lundi au vendredi de 8h30 à 19h00. Quant au chômeur qui « a besoin de se déplacer pour chercher un travail », il pourra solliciter des aides auprès de Pôle emploi, avait précisé la Première ministre Elisabeth Borne début décembre.
Une mesure ciblée
Cette aide de 100 euros « équivaut à une ristourne de 10 centimes par litre de carburant sur la base de 12.000 kilomètres par an effectués en moyenne pour ses déplacements professionnels », a expliqué vendredi le ministre délégué des Comptes publics, Gabriel Attal, depuis Nice où il était en déplacement.
La mesure se veut plus ciblée que la ristourne générale, qui s’appliquait l’an dernier à tous, quels que soient les revenus. « La ristourne générale aidait y compris des Français qui n’ont pas besoin de leur voiture pour aller travailler […], des Français qui ont des revenus qui leur permettent d’absorber l’inflation », a souligné Gabriel Attal vendredi. « Je préfère aider l’infirmière libérale qui a besoin de sa Twingo pour faire sa tournée plutôt que la famille très aisée qui prend son SUV pour autre chose », a-t-il plaidé.
Un budget d’un milliard
La mesure se veut aussi moins coûteuse pour l’Etat. L’aide de 100 euros ciblée sur les travailleurs modestes représente une enveloppe d’environ 1 milliard d’euros, selon le gouvernement, contre 8 milliards pour la précédente ristourne. « L’équivalent du budget du ministère de la Justice », avait précisé Gabriel Attal début décembre.
L’aide de 100 euros entre en vigueur dans un contexte de rebond des prix des carburants depuis la fin des coups de pouce de 10 centimes par litre de l’Etat et de TotalEnergies. Selon le dernier relevé du ministère de la Transition écologique, le gazole se vendait en moyenne à 1,89 euro début janvier, soit 13,3 centimes de plus que fin décembre. Le sans plomb 95-E10 a, lui, vu son prix bondir de 19,2 centimes sur cette période, à 1,83 euro le litre en moyenne.
