Grilles de Loto, journaux, bouteilles de vin. Dans son bureau de tabac, Christophe Nassens est bien plus qu’un vendeur de cigarettes. Il sert aussi le café, et depuis peu, des pizzas surgelées. La vente de cigarettes ne suffit plus à assurer la bonne marche du commerce. De plus en plus de clients viennent chez lui pour les autres services. Pour soutenir les 23 500 buralistes du territoire, un plan de 290 millions d’euros vient d’être annoncé par l’État. C’est une aide contre la baisse des ventes de tabac et la contrebande illicite.
En France, le paquet de cigarettes est à dix euros en moyenne. Un autre tabac, situé à la frontière belge, doit également lutter contre les prix deux fois moins chers de son voisin. L’aide prévue par le gouvernement pourra monter jusqu’à 5 000 euros par an pour les buralistes les plus en difficulté. C’est un moyen, aussi, de renforcer la sécurité des magasins. Chaque année, plus de 500 infractions sont recensées dans les bureaux de tabac.
« Des relais essentiels des missions de service public »
Les buralistes toucheront également davantage par paquet de cigarettes vendu. « La part de la vente d’un paquet qui revient au buraliste passera progressivement de 8,1% aujourd’hui à 8,35% en 2025 », a précisé le ministre. Pour lutter contre le trafic illicite de tabac, 45 millions d’euros ont été débloqués pour l’achat de 22 scanners « qui cibleront les centres de colis postaux ou les conteneurs des ports comme Dunkerque, très touchés par l’augmentation du trafic », ainsi que 200 lecteurs de plaques d’immatriculation, a ajouté Gabriel Attal.
Les quelque 23.500 buralistes du territoire, dont le réseau emploie 80.000 personnes, ont réalisé 44 milliards d’euros de ventes en 2021, dont 21,6 milliards tirés des produits du tabac. Forcés de se diversifier face à l’inexorable baisse de leurs revenus sur fond de recul du tabagisme, ils cherchent à réduire leur dépendance à l’activité de vente de tabac. Les buralistes « sont devenus des relais essentiels des missions de service public », a d’ailleurs souligné Gabriel Attal. Ils « permettent le paiement de factures, l’achat de billets de train, ils servent de relais postaux…», a-t-il souligné.